La disparition tragique du journaliste Martinez Zogo émeut tout le Cameroun

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture
A portrait of journalist Martinez Zogo is placed in a room at Radio Amplitude FM to pay tribute to him, in the Elig Essono district of Yaounde on January 23, 2023. - A popular Cameroon radio journalist who had been missing following what a media rights group called an abduction has been found dead, his employer and police said on January 22, 2023. Martinez Zogo was managing director of Yaounde-based private radio station Amplitude FM and the star host of a popular daily programme, Embouteillage (Gridlock). On the air, the 51-year-old regularly tackled cases of corruption, not hesitating to question important personalities by name. (Photo by Daniel Beloumou Olomo/AFP)

Yaoundé (© 2023 Afriquinfos)- Tout ce qui semble un assassinat du journaliste d’investigation Martinez Zogo met le Cameroun en émoi. La découverte de son corps sans vie plusieurs jours après sa disparition suscite colère et incompréhension au sein de la corporation des journalistes et de l’opinion publique.

Le mercredi prochain, tous les professionnels des médias seront habillés en noir à l’appel du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), en guise d’hommage et de protestation contre la mort tragique du journaliste Martinez Zogo. Disparu depuis le 17 janvier, son corps sans vie a été retrouvé à la périphérie de Yaoundé. L’homme de média était connu pour ses révélations fracassantes au cours d’une émission où il citait nommément des personnalités impliquées dans des affaires de détournements de deniers publics. Son émission ‘’Embouteillage’’ sur Amplitude FM était l’une des plus suivies du pays.

Ses enquêtes sur les scandales financiers lui auraient-ils attiré des ennemis ? C’est ce que pensent ses confrères : ‘’Vous savez, Martinez Zogo était un garçon qui prenait beaucoup de risques. Parfois nous-mêmes, on avait froid dans le dos. On s’approchait de lui, on lui disait, ‘’Martinez, tu ne crois pas que ce que tu viens d’énoncer… ta vie est en danger.’’ Quand il avait décidé de faire ses choses, Martinez Zogo, il reste droit dans ses bottes. Quand il dit qu’il fait, il fait. Personne ne l’arrêtait’’, raconte la présidente du SNJC, Marion Obam.

De nombreuses associations de presse et de défense des droits de l’Homme tant au niveau national, qu’international, exigent que toute la lumière soit faite sur la disparition tragique de Martinez Zogo. Le gouvernement répond ‘’suivre l’affaire de très près’’. Le Porte parole de l’exécutif camerounais, René Emmanuel Sadi a indiqué qu’une enquête avait été ouverte pour retrouver et traduire en justice, les auteurs et commanditaires de l’assassinat du journaliste d’Amplitude FM.

- Advertisement -

L’opposition camerounaise est elle aussi montée au créneau pour dénoncer l’odieux assassinat. Pour Maurice Kamto, l’assassinat de Martinez Zogo démontre que «chaque citoyen camerounais est en totale insécurité sous le régime RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir) déclinant». Pour Me Akere Muna, candidat à la dernière présidentielle camerounaise, «l’impunité est la règle. Cette terre perd son âme. La pratique de déshumanisation qui a commencé dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest est maintenant un modus vivendi. Que Dieu nous aide», écrit-il. Le Front démocratique social (SDF), parti historique de l’opposition camerounaise, a appelé dimanche dans un communiqué, «à l’interpellation immédiate des auteurs dont l’identité ne saurait être ignorée» par les autorités.

Boniface T.