Congo: Absence d’eau dans les robinets à Brazzaville depuis de longs jours, tentatives d’explication d’une situation qui lasse

Afriquinfos Editeur
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Brazzaville (© 2024 Afriquinfos)-  Dans presque tous les quartiers de Brazzaville, la capitale congolaise, aucune goutte d’eau ne coule des robinets. Les attroupements devant les forages et autres points d’eau potable sont impressionnants. Mais jusqu’ici aucune explication officielle n’est donnée sur le sujet.

Malgré que le Congo soit bordé par le fleuve Congo et quelques-uns de ses affluents, le pays vit paradoxalement une pénurie d’eau sans précédent. Plus rien ne coule au robinet depuis des jours, voire des mois, selon les zones d’habitation. Cette situation est difficile à vivre en cette période où les vagues de chaleur sont insupportables.

La Congolaise des eaux (LCD), la société de production  et de distribution d’eau potable au Congo, est muette sur la situation qui impacte gravement les finances des ménages et des entreprises.

Sous un soleil de plomb, des hommes et des femmes, parfois avec leurs nourrissons au dos, transportant des bidons jaunes dans les brouettes ou les pousse-pousses, parcourent parfois des kilomètres à la recherche du précieux liquide.

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Olga, mère de famille de 38 ans, est désabusée. ‘’Ça fait pratiquement trois mois que l’eau ne coule pas du tout. On laisse parfois le robinet ouvert dans l’espoir que tard dans la nuit ça va couler. Ça peut faire une surprise, ça peut couler un peu, mais quand vous regardez la qualité de cette eau, ce n’est pas possible. Là, nous sommes obligés d’aller dans les forages. Un bidon de 25 litres coûte 150 Francs CFA (0,22 euro)’’, se désole-t-elle sur Rfi.

Aucun quartier n’est épargné par la pénurie d’eau : tous font le même constat. ‘’Nous sommes au quartier Massengo Trois Poteaux. Nous sommes comme dans le désert : les robinets sont ouverts, mais l’eau ne coule pas du tout’’, estime une femme rencontrée dans les rues de Brazzaville.

’L’eau ! Quand ça coule un peu dans la journée, on peut avoir seulement trois bidons et puis ça part. Quand ça sort la nuit, comme nous sommes nombreux dans la parcelle, on prend deux bidons par tour. Et après, ça part toujours’’, se lamente une autre. Aucune communication officielle n’est publiée, ne serait-ce que pour tenter d’apaiser les populations.

Les bagarres autour des  forages

Clarisse, commerçante de la place, exprime sa préoccupation quant à l’approvisionnement en eau pour sa grande famille en raison de difficultés financières. De son côté, Bertin, étudiant, déplore son manque d’hygiène dû au manque d’eau et à l’impossibilité de faire la queue au forage avant de partir pour l’université.

Les propriétaires de forages prennent des mesures en employant des surveillants pour gérer les foules agitées et les bagarres qui éclatent lors de l’approvisionnement en eau. Pierre, propriétaire d’un forage, veille à ce que chaque personne puisse obtenir au moins cinq bidons d’eau à un coût de 100 FCFA pour un bidon de 25 litres.

Des initiatives de générosité offrent de l’eau gratuitement à la population, mais la gestion de la foule reste un défi. Dominique, responsable de l’une de ces initiatives, mentionne la surveillance constante des installations pour permettre un accès libre à l’eau pendant la journée, tout en fermant les robinets la nuit.

Le recours à des sources d’eau non potable comme les rivières Djoué et Djiri expose les habitants à des risques de maladies diarrhéiques, soulignant l’urgence pour les autorités publiques d’agir face à cette crise persistante malgré les investissements importants réalisés dans le secteur ces dernières années.

V.A.