L’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) demande une implication plus large des autorités congolaises face à la recrudescence du paludisme

Afriquinfos Editeur
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« Une importante flambée de cas de paludisme en République démocratique du Congo est en train de dépasser toutes les capacités de prévention et de traitement du pays. Pour MSF, cette situation alarmante requiert d'urgence une réponse renforcée », a indiqué cette organisation dans un communiqué de presse, parvenu mardi à Xinhua.

« MSF enappelle au gouvernement congolais et aux autres ONG actives dans la santé àprendre des mesures rapides et pérennes de prévention et de lutte contre ce fléau », poursuit ce communiqué.

« Cette flambée de paludisme inquiète également de par le nombre très élevé de cas de paludisme grave nécessitant une hospitalisation urgente et bien souvent une transfusion sanguine, MSF n'est pas en mesure de répondre seule à une crise d'une telle ampleur », explique ce même document.

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Face à cette flambée, MSF a déployé des équipes médicales d'urgence supplémentaires dans quatre provinces, soit environ la moitié de cet immense pays. En 2009, les équipes de MSF avaient traité plus de 45.000 personnes. En 2011, elles étaient plus de 158.000 à avoi rété prises en charge. Cette année, plus de 85.000 personnes ont déjà été soignées en seulement trois mois.

« Il est inquiétant de voir une si grande proportion de cas de paludisme sévère », indique le Dr Jorgen Stassijns, spécialiste du paludisme à MSF.

« La gravité de cette situations'explique par le fait qu'en dehors des villes, l'accès aux traitements reste difficile, en raison de leur prix et d'un problème d'accès géographique. Dans certaines zones, les soins sont tout simplement inexistants. Et quand les traitements sont disponibles, il n'est pas rare qu'ils soient inadaptés ou périmés », a-t-il en effet précisé.

Le paludisme est en effet aggravé dans ces provinces par une insécurité croissante et la reprise des combats, véritables obstacles qui empêchent les populations d'accéder aux soins de santé.

Dans les provinces du Maniema oriental, de l'Equateur et du Katanga, on peut clairement déplorer un système sanitaire débordé et l'absence d'autres acteurs médicaux.

Une situation qui rend la population d'autant plus vulnérable à la malaria, ajoute ce communiqué de presse.

En RDC, la malaria reste la première cause de mortalité, tuant chaque année près de 300.000 enfants de moins de 5 ans. Dans presque tout l'est du pays,l'augmentation du nombre de cas de malaria traité par MSF a atteint plus 250%depuis 2009, rappelle ce communiqué.