Résolutions majeures du ‘Sommet 2023 des trois grands bassins forestiers’ du monde à Brazzaville

Afriquinfos Editeur
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Brazzaville (© 2023 Afriquinfos)- Un nouvel engagement  en faveur de l’Agenda 2030 et des objectifs de développement durable, notamment avec une volonté affichée de lutter contre la déforestation et de réduire les émissions de gaz à effet de serre issues des combustibles fossiles, un engagement à la coopération Sud-Sud, basée sur les priorités et les besoins spécifiques de chaque État, dans le respect de leur souveraineté : ce sont sur ces notes que s’est soldé le sommet des pays des trois grands bassins forestiers du monde (26-28 octobre 2023).

Bassin du Congo: un Sommet des trois grands bassins forestiers tropicaux mondiaux, s’ouvre à Brazzaville du 26 au 28 octobre pour relancer la collaboration entre les pays concernés.

A l’issue de deux journées de travaux avec les experts puis au niveau des ministres, les participants au sommet de Brazzaville, consacré aux trois grands bassins forestiers tropicaux mondiaux, se sont engagés à reconnaître l’utilité d’une coopération renforcée entre les trois bassins et à respecter la gestion souveraine de la biodiversité, des forêts et des ressources associées de chaque pays, sans préjudice d’une coopération extérieure sur des enjeux prioritaires définis en commun.

Les Chefs d’État prévoient de développer des solutions adaptées aux défis spécifiques de chaque État et bassin sur les plans institutionnel, diplomatique, juridique, scientifique, technique et technologique, ainsi que de mutualiser et capitaliser sur les connaissances, les expériences, les ressources et les acquis de chaque bassin.

Ils ont constaté le besoin d’une plus grande collaboration internationale pour protéger la forêt, essentielle à la régulation du climat. Dans une déclaration commune, ils ont simplement réaffirmé leur ‘’engagement’’ de coopérer pour lutter contre la déforestation. Ils ont aussi annoncé avoir posé les bases d’une ‘’feuille de route’’ pour aller vers ‘’la construction d’un cadre commun de coopération entre les trois bassins’’.

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‘’Ensemble on peut aller plus loin’’, a déclaré le président de la transition du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, premier président à prendre la parole, tout en demandant à la communauté internationale de «soutenir les efforts» de son pays pour préserver la forêt. «Soit nous vivrons ensemble, soit nous périrons tous ensemble», a-t-il lancé. «La collaboration n’est plus une option», a ensuite confirmé le président kényan, William Ruto.

Ils ont souligné l’importance d’impliquer l’ensemble des acteurs, y compris les peuples autochtones, les jeunes, les femmes, la société civile, les ONG, les universités, les collectivités locales et le secteur privé de manière inclusive. De plus, les Chefs d’État ont exprimé leur intention d’encourager la mobilisation financière et de développer des mécanismes de financement innovants.

Enfin, ils ont convenu d’instaurer un système de rémunération durable des services écosystémiques fournis par les trois bassins. Ces éléments serviront de base pour une feuille de route révisable à chaque étape de la construction du cadre commun de coopération entre les trois

Ce ‘’sommet des trois bassins’’ (Congo, Amazonie et Bornéo-Mékong-Asie du Sud-Est), le deuxième du genre – a connu la participation d’une dizaine de chefs d’État africains. Parmi eux : Félix Tshisekedi (RDC), William Ruto (Kenya), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Brice Clotaire Oligui Nguema (Gabon), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale), Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Nana Akufo-Addo (Ghana) ou encore Azali Assoumani (Comores).

Les présidents brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et français Emmanuel Macron, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres sont également intervenus par visioconférence.

Les trois bassins représentent 80% des forêts tropicales du monde et ‘’les trois quarts de sa biodiversité’’, soulignait récemment la ministre congolaise de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault, en prédisant pour le sommet de Brazzaville « une déclaration de principe très forte».

Il y a douze ans, en 2011, une trentaine de pays d’Afrique, d’Amérique et d’Asie du Sud-Est, appartenant aux bassins du Congo, de l’Amazonie et du Bornéo-Mékong, avaient décidé de s’unir afin de définir une stratégie commune pour préserver ce poumon de l’humanité. Le sommet n’avait pas abouti à la mise en place d’une structure permanente de suivi des recommandations et des projets.

Cette réunion de Brazzaville intervient  quelques semaines avant la COP28, la conférence internationale des Nations unies sur le climat, prévue à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.

6,6 millions d’hectares de forêt ont été perdus en 2022, alors qu’il aurait fallu limiter la déforestation à 5,5 millions d’hectares pour rester sur une trajectoire idéale. Avec 4,1 millions d’hectares perdus, la forêt primaire des régions tropicales est la plus touchée.

V. A.