Le Congo et l’Afrique perdent un immense intellectuel en la personne d’Henri Lopès ce 2 novembre !

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Suresnes (© 2023 Afriquinfos)- L’ancien  premier ministre du Congo-Brazzaville, Marie-Joseph-Henri est décédé ce 2 novembre 2023, à Suresnes (France). Egalement ex-ambassadeur plénipotentiaire du Congo-Brazzaville à Paris, celui qui était plus connu sous Henri Lopes, son nom de plume, est né le 12 septembre 1937 à Léopoldville (l’actuelle Kinshasa), dans l’ancien Congo belge.

Henri Lopes grandit de l’autre côté du fleuve Congo, à Brazzaville, aux côtés de ses deux parents, tous métis. Il  avait étudié entre Brazzaville (Congo) et Bangui (Centrafrique) avant de poursuivre des études supérieures à Nantes et Paris (France). Puis, il avait enseigné à l’École normale supérieure de l’Afrique centrale à partir de 1965, à Brazzaville, comme professeur d’histoire. Quatre ans plus tard, il était appelé à assumer des fonctions de directeur de l’enseignement.

Membre du Parti congolais du travail, il a occupé tour à tour le portefeuille de ministre de l’Education nationale en 1969, ministre des Affaires étrangères en 1972 et le 28 juillet 1973 il a été nommé Premier ministre. De 1977 à 1980, Henri Lopes est ministre des Finances.

De 1982 à 1998, Henri Lopès a assuré les fonctions de directeur adjoint pour la culture et les relations extérieures à l’Unesco avant d’être nommé ambassadeur du Congo en France. En tant qu’écrivain, Henri Lopes est considéré comme l’un des représentants les plus connus de la littérature moderne.

- Advertisement -

En 1972, il est lauréat du Grand prix littéraire d’Afrique noire de l’Association des écrivains de langue française pour son livre Tribaliques. En 1993, l’Académie française lui décerne le grand prix de la francophonie ; la même année il devient docteur honoris causa de l’université Paris XII et 2002 de l’université Laval au Québec.

Une entrée dans le monde de la littérature

Arrivé en France à l’adolescence, Henri Lopes effectue ses études supérieures à la Sorbonne, à Paris, entre la fin des années 1950 et le début des années 1960.

L’occasion pour lui de fréquenter la librairie Présence africaine, où il découvre notamment l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache, de l’un des pères de la négritude, l’écrivain et poète président sénégalais Léopold Sédar Senghor, et parue en 1948 aux Presses universitaires de France.

C’est en 1971 qu’Henri Lopes fait une entrée très remarquée dans le monde des lettres africaines. Cette année-là, il publie « Tribaliques » aux éditions CLE, à Yaoundé, au Cameroun.

Ambassadeur de la République du Congo en France de 1998 à 2016, Henri Lopes avait quitté ses fonctions politiques pour se consacrer à plein temps à l’écriture.

On retiendra de l’auteur, les titres ciselés de ses livres : Le pleurer-rire (1982), Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres gaulois (2003), Le lys et le flamboyant (1997), Une enfant de Poto-Poto (2012), Le chercheur d’Afriques (1990), Il est déjà demain (2018) ou encore Sur l’autre rive (1992).

Sur sa page Facebook, son ami et compatriote Alain Mabanckou a écrit : ‘’Nous avions tous admiré sa plume traversée par une ironie décapante, son humour fin et son introspection des mœurs congolaises.’’

Fin connaisseur des lettres en général et de celles du continent africain en particulier, l’écrivain togolais Sami Tchak a renchérit : ‘’L’auteur du Pleurer-rire nous laisse à travers tous ses livres un rire qui interrogera toujours.’’.

V.A.