Les « Caf Awards » définitivement décrédibilisés ?

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

Yaya Touré, Seydou Keita et André Ayew. C’est le classement final par ordre décroissant des du premier prix des « Glo Caf Awards 2011 ». En conférence de presse réunissant les trois finalistes de cette distinction, Yaya Touré (le lauréat de cette année) a voulu, subrepticement, couper l’herbe sous le pied de toute éventuelle polémique en ayant cette courte mais significative phrase : « Mon aîné Seydou Kéita a gagné plus que moi des trophées au cours de la saison écoulée et mon jeune frère André Ayew a fait de belles choses durant la même période ». Dans le regard et la voix du milieu de terrain ivoirien durant la sortie médiatique sus-mentionnée, on pouvait aisément lire une certaine gêne. Même si le joueur est connu comme étant habituellement taciturne. Sur et en dehors des pelouses.

Remplaçant de luxe au Fc Barcelone, le Malien Keita fait partie du cercle fermé des footballeurs africains à avoir gagné à deux reprises la « Champions league européenne », le trophée en club le plus prestigieux au monde. Durant la saison 2010-2011, Seydou Kéita a remporté avec sa formation toutes les compétitions (nationales et internationales) dans lesquelles ilsétaient engagés, sauf la « Coupe du roi d’Espagne ». Le dernier en date de ces trophées est la « Coupe du monde des clubs 2011 » enlevée avec panache par le club catalan devant les Brésiliens du Santos. Toujours entre 2010-2011, le milieu de terrain malien est sorti de sa retraite internationale annoncée en janvier 2010 pour apporter une plus-value de poids à sa sélection nationale qui a arraché douloureusement sa qualification pour la Can 2012. Sur la même période (2010-2011), le véloce Touré n’a éprouvé aucune grande difficulté avec les Eléphants de la Côte d’Ivoire pour arracher leur billet pour la Can 2012. Avec son club Manchester City, l’Ivoirien n’a gagné « que »la « Coupe d’Angleterre 2011 », avec un but vainqueur en finale.

Les dangers d’une inconséquence permanente

- Advertisement -

Les votants (sélectionneurs nationaux ou techniciens de la cinquantaine de Fédérations affiliées à la Caf) des vingtièmes « Caf Awards » ont une nouvelle fois plongé les lauréats de ces distinctions panafricaines dans un grand dilemme ; après des bévues similaires lors de l’élection du « meilleur joueur de l’année en Afrique » en 2007 et 2009. Autour de l’attribution des « Awards » de ces deux années précitées, la grande famille du football africain s’était déjà profondément déchirée ! Frédéric Oumar Kanouté et Didier Yves Drogba étaient les acteurs phares de ce mélodrame d’interprétation en 2007. Vingt-quatre mois plus tard, Yves Drogba et Samuel Eto’o seront au centre d’une autre polémique. Au cœur de chacun de ces rounds de “chicaneries”, l’opportunité d’attribuer le premier prix des « Caf Awards » à tel joueur par rapport à tel autre. L’histoire retiendra qu’en 2007, Frédéric Kanouté avait ravi la vedette à Drogba tout simplement parce que ce dernier n’avait pas pu effectuer le déplacement du lieu de la remise du trophée, Lomé. Alors même que Kanoutén’avait pas grand-chose à envier à l’Ivoirien en termesde performances sur la saison 2006-2007.

Pourtant, chose curieuse, les critères d’élection du « roi annuel du foot africain » sont limpides et faciles à interpréter. Grosso modo, ces textes promeuvent la continuité dans l’excellence du rendement du lauréat, aussi bien en club qu’en sélection, durant la saison écoulée. Depuis plusieurs années, hélas, les règles de ce prix sont royalement ignorées ; malheureusement. A terme, si les quasi impérities des votants pour l’élection du « joueur de l’année en Afrique » se poursuivent, non seulement cette distinction perdra davantage decrédit avec un contrecoup probable sur tous les autres prix de la Caf. Le talent des footballeurs africains et surtout leur envie de jouer les premiers rôles sur l’échiquier mondial ne méritent pas de tels “sabotages”et déshonneurs.

Afriquinfos