L’Agoa, accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Afrique donne accès à plus de 6.000 produits africains sur le sol américain sans frais de douane. En 15 années, c’est la toute première fois qu’un pays de l’Afrique Centrale accueille l’évènement. En effet, l’Agoa a été signé en 2000 sous la présidence de Bill Clinton.
15 ans après, l’économie de cette partie de l’Afrique reste toujours basée sur le commerce de l’hydrocarbure. Un secteur qui génère peu d’emplois. Au Tchad, deuxième pays exportateur de l’Agoa après l’Afrique du Sud, la filière énergétique représente 92% du commerce avec les Etats-Unis. L’absence d’infrastructures et d’entreprises modernisées sont entre autres les raisons pour lesquelles l’agriculture et les PME locales n’ont pas encore totalement tiré profit des aides américaines.
Booster la croissance économique
Toutefois, l’objectif de l’Agoa est de renforcer la capacité des pays africains à commercialiser des produits manufacturés à forte valeur ajoutée, grâce à une franchise de frais de douane sur le marché américain.
Mais les retombées se font toujours attendre au Gabon, au Congo-Brazzaville et au Tchad. Pour les entreprises d’Afrique Centrale, ce Forum est avant tout l’occasion d’améliorer les résultats économiques de leur pays. Selon Olivier Dimala, représentant de la Chambre du commerce du Cameroun, cette plate-forme est une opportunité pour «changer de cap et attirer des investisseurs».
L’Afrique centrale, une attraction
Le fait que le forum se tienne à Libreville au Gabon est un fort signe politique. Jusqu’à présent, seuls les pays anglophones sont ceux qui ont le plus bénéficié de cet accord, notamment l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Kenya.
La tendance pourrait bien s’inverser cette année. Selon Aida Mourani, ministre des PME au Congo-Brazzaville, les pays d’Afrique centrale sont maintenant prêts à tirer profit de cette signature. «Je crois que nous sommes tous dans le même état d’esprit et que nous voulons un réel sens à l’Agoa dans nos relations avec les Etats-Unis», a-t-elle déclaré. En effet, les pays misent sur de nouveaux partenariats avec l’Amérique, notamment des parrainages de pôles commerciaux afin d’améliorer l’efficacité des chaînes d’approvisionnement, des aides pour respecter les normes sanitaires internationales et une ouverture vers le secteur des nouvelles technologies.
Les Etats-Unis posent des conditions
Tout cela ne sera possible qu’à la condition que la région progresse en matière de droits de l’Homme, une condition d’éligibilité de l’Agoa. Peter Barlerin, un des responsables des affaires africaines au département d’Etat américain, souligne que «le potentiel de l’Afrique centrale n’a pas encore été exploité. Mais sans la démocratie, sans les droits de l’Homme, il ne peut y avoir de progrès dans la région».
L’Afrique centrale dispose d’une jeune population. Elle présente de grandes opportunités dans l’entreprenariat ainsi que dans les secteurs du textile et de l’agro-alimentaire. Les filières du coton et du tabac ne sont pas encore réellement exploitées dans le cadre de l’Agoa.
Innocente Nice