Congo : Les préparatifs des élections législatives s’accélèrent

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

Cette décision est venue mettre un coup d'accélérateur aux préparatifs de ce scrutin à deux tours qui agite la classe politique congolaise. Dans les états-major politiques comme au niveau de la société civile, tout est mis en oeuvre pour favoriser la tenue d'une bonne élection.

Si le Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir), plongé dans des tractations d'investiture qui durent déjà quelques semaines, tarde à publier la liste de ses candidats, cela est chose faite pour les partis d'opposition et du centre qui, contrairement aux échéances passées sont tous résolus à présenter des candidats.

L'Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), ancien parti au pouvoir et premier parti de l'opposition parlementaire actuelle, a publié le 25 mai, la liste de ses 69 candidats à ces élections, sur un total de 139 circonscriptions disponibles.

- Advertisement -

Quelques jours avant, c'était l'Alliance pour la République et la démocratie (ARD), une coalition des formations politiques de l' opposition extra parlementaire qui cette fois-ci, s'est décidé d' aller aux urnes, avec 85 candidats annoncés sur tout le territoire congolais.

Autres partis ayant également opté pour la participation à l' élection législative, l'Union pour la démocratie et la République – Mwinda (opposition) et la Coalition des partis du centre qui ont annoncé respectivement une vingtaine et une trentaine de candidats.

A travers ces annonces, le scrutin du 15 juillet augure déjà des bonnes empoignades politiques non seulement entre les membres de la majorité et ceux de l'opposition, mais également entre membres de la majorité dans plusieurs circonscriptions. Car, entre les proches du PCT, le consensus a été souvent difficile à obtenir entre plusieurs candidats visant une même circonscription.

De même, cela a été aussi le cas entre certains membres du PCT et ceux des partis alliés de la majorité parlementaire. Plusieurs observateurs parient aujourd'hui sur les risques imminents d' éclatement de l'alliance des partis et individualités qui soutiennent le président Denis Sassou N'Guesso.

Outre les changements redoutés au sein des états majors politiques, les élections législatives de juillet prochain devraient aussi présenter des enjeux importants, suite à un apparent regain de force des partis de l'opposition.

Avec le financement des partis représentés dans les assemblées élues, obtenu au cours de deux dernières années,les changements intervenus dans la représentation des différentes sensibilités politiques à la commission nationale d'organisation des élections, les données politiques semblent bouger.

"Pour déjouer tous les pièges, nous devons plus que jamais faire preuve d'une vigilance accrue, d'un esprit d'imagination et conduire notre campagne électorale avec beaucoup d'intelligence tactique", s'est résolue, dans une déclaration publique, l'ARD que dirige l'ancien ministre des finances, Mathias Dzon.

L'un des points faibles des élections législatives au Congo étant la participation, la société civile semble se mouvoir aussi, en proposant des programmes de sensibilisation et d'observation des prochains scrutins.

Ainsi, soutenue par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l'Association Femme Evangile et Développement a organisé le 28 et 29 mai, une session de formation des observateurs électoraux. Quelques jours avant, elle venait d' organiser une session de formation des sensibilisateurs à l'issue de laquelle l'association a annoncé une vaste campagne nationale de plaidoyer en faveur du vote en préparation.

Il y a quelques mois, les politiciens congolais de la majorité comme de l'opposition avaient unanimement salué l'élection sénatoriale organisée au mois d'octobre 2011 et qui avait vu l' opposition améliorer sa présence dans cette chambre haute du parlement congolais.

En sera-t-il autant pour la chambre basse ? C'est la question que se posent aujourd'hui plusieurs observateurs qui attendent de réelles avancées pour la démocratie congolaise.