Congo : L’interdiction des sachets en plastiques est bien respectée depuis trois mois (PAPIER GENERAL)

Afriquinfos Editeur
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Pendant les trois mois passés, cette mesure a été bien appliquée et accueillie par une grande majorité des opérateurs économiques vendeurs, acheteurs ainsi que par l'ensemble de la population de la population congolaise, à l'exception de quelques rares usagers nostalgiques des sacs en plastiques.

Dans les grands marchés Total et Mampassi de Brazzaville, les acheteurs apprécient cette mesure salvatrice, tandis que les vendeurs et commerçants la critiquent.

Les acheteurs et autres usagers ont affirmé à Xinhua que cette initiative a beaucoup contribué à la propreté et à l' embellissement de la ville de Brazzaville ainsi qu'à la protection de l'environnement, longtemps pollué par une utilisation non contrôlée des sachets et sacs en plastique.

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"Nous avons beaucoup apprécié cette initiative du gouvernement qui vient pour arranger beaucoup de choses, regardez vous même autours de vous, nos grandes avenues deviennent de pus en plus propre, cela nous réjouit énormément de vivre dans un environnement sain", a dit Henri, un chauffeur de taxi.

Pamela Makosso, une étudiante en 2ème année de gestion pense quant à elle que cette interdiction est venue changer les habitudes des congolais.

"La mesure en elle même est très bonne, ce que nous déplorons c' est la disparition de certains produits qui sont vendus à base des sachets en plastiques uniquement, par exemple : l'eau, le yaourt et les jus naturels", s'est elle expliqué à Xinhua.

Pourtant, les vendeurs dans ces deux marchés se plaignent des difficultés quotidiennes qu'ils rencontrent en ce qui concerne l' emballage des produits alimentaires au sein des marchés.

"Depuis que cette mesure du gouvernement est entrée en vigueur, nous utilisons les papiers issus de la vente de la farine de blé et du lait en poudre, que nous achetons chez les grossistes ouest africains à 350 et 400 francs CFA, mais cela ne suffit pas pour vendre pendant toute une journée, avant avec un paquet de sachets de 200 francs, on pouvait vendre jusqu'au soir, mais maintenant il faut des papiers de 800 Fr CFA par jour pour bien vendre", s'est exprimée Isabelle, une vendeuse de poissons fumés.

Selon elle, la cherté du papier d'emballage les pousse à augmenter quelque fois les prix des produits de première nécessité et de grande consommation comme la farine de manioc, les graines d' arachides et le haricot, le sucre et le sel et bien d'autre encore.

Pour Paul Bonazebi, un grossiste de la farine de blé, du riz et du sucre, cette mesure interdisant l'utilisation et la vente des sachets en plastique est certes bonne pour l'environnement mais, mauvaise pour le commerce et les affaires.

Pour ce commerçant, le gouvernement devrait mettre en place des mesures d'accompagnement avant de retirer les sachets du marché ou de les interdire, car le manque des mesures d'accompagnement entrainera certainement la rareté et la cherté des emballages existant.

"Il faut que le gouvernement nous trouve une autre forme d' emballage pour remplacer les sachets, il y a beaucoup de nos clients qui exigent un emballage plus solide pour couvrir la marchandise, le papier ou les débris de cartons que nous utilisons ne résistent pas à l'humidité des produits frais comme le poisson frais ou la viande fraiche, la tomate ou la pâte d'arachide", a souligné pour sa part un vendeur des aliments congelés au marché de Mampassi.

Plusieurs genres d'emballage sont utilisés par les vendeurs pour pallier cette difficulté. Au nombre desquels, des enveloppe kaki, des sacs en fibres biodégradables et des cartons après usage.

Bien accueillie par les populations congolaises en général et particulièrement celles de Brazzaville et des autres agglomérations du Congo, en raison de ses attributs de salubrité et de sauvegarde de l'environnement, la loi sur la réglementation de la production, l'importation, la commercialisation et l' utilisation des sacs, sachets et films en plastique en République du Congo, a entrainé entre autres, la hausse des prix de certaines denrées dans les boutiques et les marchés.

A titre d'exemple, la bouteille d'eau minérale de 300 ml est passée de 250 à 300 F CFA, tandis que celle d'un litre est passée de 350 à 500 francs CFA.

Au delà de cette hausse des prix de certaines denrées, cette loi pose également un véritable problème de santé publique, comme il est souvent constaté, face à la consommation en masse d'eau dans les bouteilles en plastique par les populations, observée depuis l'entrée en vigueur de l'interdiction de l'utilisation des sacs en plastique.