Congo: les autorités ne veulent plus de la diplomate de l’UE en poste

Afriquinfos
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Selon la presse congolaise qui a révélé l’information, une note verbale datée du 9 mai dans laquelle Brazzaville reproche à l’ambassadrice de l’Union européenne «un activisme» contraire à la «Convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les Etats», aurait été  portée à Bruxelles par le ministre des Affaires étrangères en personne. Comme preuve pour soutenir leurs propos, les autorités congolaises citent un courrier dans lequel Saskia de Lang demande à être reçue dans «les plus brefs délais» par la Cour constitutionnelle, dix jours après la présidentielle.

Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères de la Coopération et des Congolais de l’étranger qualifie le courrier de dame De Lang d’être comme une «injonction  inadmissible». Il commente : «Cette injonction de Mme De Lang à la Cour constitutionnelle de la République du Congo, en plus d’être totalement inadmissible, est à tous égards incompatible avec le serment pris par chacun des membres de cette haute juridiction de l’Etat».  «Madame de Lang a perdu toute crédibilité pour poursuivre son mandat en République du Congo», rajoutent les autorités congolaises.

Les médias du pays révèlent en outre que samedi dernier, l’ambassadrice de l’Union européenne n’a pas été autorisée à prendre part à une rencontre organisée par  le ministre des Affaires étrangères, et au cours de laquelle, l’ensemble des diplomates accrédités dans le pays, avaient été conviés, pour échanger sur la situation du Congo.

Face à une telle discrimination, les ambassadeurs d’Allemagne, de Suède, des Pays-Bas, ainsi qu’un chargé d’affaires de l’ambassade d’Espagne, ont eux aussi abandonné la réunion, et ceci, dans le but d’exprimer leur solidarité. La diplomate a réobtenu le soutient de Bruxelles. Mais la question qui se pose est de savoir si la décision de Brazzaville ne serait pas de retourner à l’UE la monnaie de sa pièce, puisque les 28 ont refusé d’observer la présidentielle de mars dernier au Congo, et pour tout couronner, ont hautement remis en cause la «crédibilité» de la réélection du président Denis Sassou-Nguesso.

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