Cameroun : l’absence de financements bloque le démarrage de la ligue professionnelle de football

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Le match entre les deux équipes de première division, Union de Douala et Tiko United, devait servir de lancement à la LFP le 7 janvier, à Douala, capitale économique camerounaise. Mais, les 14 équipes de première division et celles (14) de la deuxième division ont décidé de ne pas s'engager tant qu'elles n'auront pas perçu au moins une partie des subventions promises par l'Etat et la FECAFOOT.

C'est le troisième report du championnat de football professionnel du Cameroun, après les rendez-vous manqués du 12 novembre, du 3 décembre et du 7 janvier pour les mêmes causes.

Après l'instauration de la LFP en mai 2011, le ministre des Sports et de l'éducation physique a fait la promesse de verser environ 60.000 USD par équipe de première division, et 20.000 USD environ à chaque club de deuxième division.

- Advertisement -

La FECAFOOT a quant à elle indiqué qu'elle mettrait 500.000 USD à la disposition de la ligue. Une somme en baisse par rapport au montant initial de 800.000 USD environ.

L'aide financière de l'Etat et de la FECAFOOT devrait permettre aux équipes de supporters de nombreuses charges: salaires des joueurs, des entraîneurs et d'autres personnels, primes de matches, assurance maladie, etc.

Par ailleurs, les clubs exigent d'avoir des explications claires sur l'utilisation des fonds alloués depuis près de dix saisons par le sponsor officiel du championnat, la société Mobile telephone network (MTN).

 Partie de 600.000 USD par an en 2003, la convention a été revue à la hausse en 2009, soit 1 milliard 400 millions FCFA (2.800.000 USD) pour les deux prochaines années.

60% des fonds devraient revenir aux clubs, 30% alloués à la construction des infrastructures sportives et 10 % à la FECAFOOT pour l'organisation des compétitions.

 Mais, jusqu'à présent, les clubs contestent les sommes qui leur sont reversées, notamment 40.000 USD pour chaque équipe de première division, contre 24.000 USD environ à chaque club de deuxième division.

 Or, "pour une saison de football, une équipe moyenne doit prévoir au moins un budget de 400.000 USD", explique le président de l'association des clubs de première division, Faustin Domkeu.

 Face à ces difficultés financières, plusieurs clubs n'ont pas pu procéder à l'établissement des licences des joueurs. A ce jour aucune équipe n'a reçu les équipements et n'a donné son logo à la ligue.

Coton sport de Garoua, club basé dans le nord Cameroun et propriété de la société de développement du coton, reste la seule équipe à l'abri du besoin avec un budget d'un million USD, le plus important du championnat.

Les autres formations, qu'elles soient de première ou de deuxième division, tirent le diable par la queue. Elles se sont lancées à la recherche de nouveaux partenaires financiers.

Dans le Canon de Yaoundé (équipe de première division), un système de cotisation a été instauré entre les membres du conseil d'administration.

Chaque membre copté au conseil d'administration est tenu de verser 3.000 USD pour renflouer les caisses du club.

 Mais, "une quinzaine de membres seulement sur la quarantaine a déjà apporté sa contribution", indique le directeur général du club, Louis Marie Ondoa.

 Les sommes collectées restent insuffisantes et ne peuvent pas permettre à l'équipe de fonctionner correctement durant la phase aller du championnat.