Addis-Abeba (© 2020 Afriquinfos)- La pandémie de la COVID-19 a impacté négativement l’économie mondiale. Le secteur du transport aérien en raison des restrictions liées aux voyages a été fortement touché. La première compagnie aérienne du continent africain, Ethiopian Airlines, si elle a comme toutes les autres subi d’énormes pertes, a pu se refaire une santé financière en surfant sur la forte hausse du fret aérien depuis le début du mois de mars 2020. Au point qu’elle compte porter assistance à une autre compagnie du continent très mal en point, la South African Airways.
S’il y a une entreprise africaine qui s’en sort sans trop de grabuge de cette période de vache maigre liée à la pandémie de la Covid-19, c’est Ethiopian Airlines. Elle a dû pour cela réorienter ses domaines d’intervention avec la chute de 90% du trafic passager. «Nous avons été très rapides, très flexibles et agiles pour déplacer nos forces et nos ressources sur le fret», explique le PDG de la compagnie, Tewolde Gebremariam. «Je dirais que ces interventions ont sauvé la compagnie. C’est en innovant à travers la transformation de 25 appareils en avions cargo, en les débarrassant de leurs sièges. De la mobilisation de 20 autres appareils dont elle a gardé les sièges, et usé des ceintures pour la sécurisation des colis que l’entreprise a pu faire face au choc de la COVID-19», a-t-il poursuivi. Ethiopian Airlines a pu même conserver les postes de tous ses employés recrutés à plein temps, et n’a pas eu besoin de solliciter de report de paiement de ses créances.
Si la situation n’est pas encore revenue à la normale et que le n°1 africain du transport n’en soit encore qu’en «mode survie» selon M. Tewolde, il se porte assez bien pour voler au secours de la South African Airways. Bien avant la pandémie et ce depuis des années, la compagnie aérienne de la nation arc-en-ciel était en proie à de nombreux dysfonctionnements et ne tenait débout que grâce aux fréquentes aides de l’Etat.
Ethiopian Airlines ne compte pas pour autant rentrer dans le capital de la SA Airways ou encore moins injecter de la liquidité pour éponger sa dette. «Nous avons clairement indiqué aux autorités sud-africaines que notre objectif n’était pas une entrée dans le capital ou une aide pour éponger la dette de la SAA. Nous leur avons dit que nous pouvions fournir une expertise de gestion, technique sur la flotte et que nous pouvions travailler sur une collaboration commerciale pour redémarrer South African Airways», fait remarquer Tewolde Gebremariam, PDG d’Ethiopian Airlines.
La compagnie éthiopienne a annoncé pour le 1er semestre 2020 un profit de 44 millions de dollars sous réserve des audits qui devraient être faits.
Boniface T.
