Luanda Leaks : Le Portugal nationalise une importante société d’Isabel dos Santos

Afriquinfos Editeur
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Luanda Leaks

Luanda Leaks | Présente dans les secteurs de l’énergie, de la mobilité électrique, la société industrielle Efacec est en difficultés depuis que les actifs de son principal actionnaire, la femme d’affaires angolaise Isabel dos Santos, ont été gelés dans le cadre de l’affaire des « Luanda Leaks ». Une situation qui a conduit le gouvernement portugais à nationaliser Efacec Power Solutions.

Le Conseil des ministres portugais a pris cette décision parce que le groupe « se trouve dans une impasse », en raison de problèmes avec ses actionnaires, « depuis l’affaire Luanda Leaks l’année dernière », a expliqué ce 02 juillet Pedro Siza Vieira, ministre de l’Economie du Portugal. Il a fourni ces explications lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres de son pays.

Le gouvernement, qui souhaite reprivatiser le groupe « dans les plus brefs délais », a déjà reçu « plusieurs offres », a encore précisé le ministre cité par l’AFP. Le décret de nationalisation a été promulgué par le président de la République Marcelo Rebelo de Sousa qui a défendu une décision « censée « sauvegarder l’intérêt public national » d’un groupe qui emploie quelque 2.500 salariés.

Outre l’énergie et l’électricité, Efacec Power Solutions est présente dans les secteurs de l’énergie, de la mobilité électrique, de l’ingénierie et des transports. La société, également présente en Afrique, avait dégagé un chiffre d’affaires de 433,2 millions d’euros en 2018, selon les dernières informations disponibles sur le site du groupe.

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Isabel dos Santos (fille de l’ex Président angolais E. dos Santos) est soupçonnée par la justice angolaise d’importants détournements de fonds publics, récemment évalués à 5 milliards de dollars. La milliardaire (présentée comme la première fortune féminine d’Afrique) a nié ces allégations, dénonçant un règlement de comptes « politique ».

En décembre dernier, un juge civil de Luanda avait ordonné le gel des comptes bancaires et des actifs d’Isabel dos Santos et de son époux d’origine congolaise, Sindika Dokolo, dans une pléiade de sociétés angolaises.

Un mois plus tard, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) avait publié une enquête, les « Luanda Leaks », qui accuse la femme d’affaires (sur la foi de documents piratés) d’avoir « siphonné les caisses du pays », potentiel riche Etat pétrolier d’Afrique.

A la suite de ces révélations journalistiques, la justice portugaise a aussi gelé les comptes d’Isabel dos Santos et certains de ses actifs au Portugal où elle a investi dans plusieurs sociétés de premier plan.

 

Innocente Nice