Rwanda/Disparition du nouveau témoin dans l’affaire de l’attentat contre l’avion de l’ex-président rwandais

Afriquinfos Editeur
3 Min de Lecture

 

Selon les témoignages recueillis par la RFI, Emile Gafirita aurait été enlevé, à Nairobi, au Kenya, par deux hommes qui l’ont menotté et forcé à entrer dans leur véhicule. Il devait être entendu prochainement par les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux dans l’affaire de l’attentat contre l’avion de l’ex-président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994.

Emile Garafita s’était installé, il y a deux mois, dans le quartier de Dagoretti, à Nairobi sous un nom d’emprunt, Emmanuel Mughisa. Le jeudi 13 novembre, il était sorti boire un verre à deux pas de son domicile avec des compatriotes rwandais au restaurant Dreams. Et c’est en rentrant chez lui – peu avant minuit – que selon des témoins, il a intercepté, menotté et traîné par deux hommes dans un van blanc Toyota.

Attirés par les cris, deux Kenyans sont sortis de leur boutique et ont entendu les kidnappeurs s’adresser à Emile Gafirita dans une langue qu’ils ne comprenaient pas.

- Advertisement -

Selon son avocat français, Maître François Cantier, Emile Gafirita venait tout juste de recevoir sa convocation quand il a été enlevé jeudi, mais son nom et sa qualité de témoin des juges Trévidic et Poux étaient connus depuis plusieurs semaines de toutes les parties, y compris des personnalités du régime rwandais inculpées dans ce dossier.

«Cette situation est tragique, d’abord parce que c’est un homme qui disparaît, avec des risques sérieux d’assassinat et puis aussi, c’est un pan de la vérité sur l’assassinat du président Habyarimana qui risque de ne pas être mis à jour », a confié maître Cantier à RFI.

«Quand cette personne s’est adressée à moi en me disant qu’il avait des déclarations à faire sur les circonstances de cette tragédie, immédiatement je l’ai mis en garde moralement et par écrit, sur les risques qu’il courait en acceptant de témoigner, parce que nous avions déjà des exemples de témoins potentiels qui ont été assassinés », a-t-il expliqué.

La police kényane déclare  ne pas être l’auteur de cet enlèvement et décide d’enquêter sur cette affaire.

P. Amah