Paris (© 2021 Afriquinfos) – Elle est considérée comme la toute première star planétaire noire, artiste et militante des droits de l’Homme. Il aura malgré tout fallu 10 ans de combats menés par des personnalités pour que Joséphine Baker puisse entrer au Panthéon. Ce sera officialisé le 30 octobre prochain et fera d’elle la première femme noire à reposer dans la nécropole laïque.
Pétitions après pétitions, réunions après réunions, Joséphine Baker entrera bien au Panthéon. Une dizaine d’années que durent les démarches et les initiatives pour panthéoniser l’artiste franco-américaine, née en 1906 dans le Missouri et enterrée en 1975 à Monaco, figure éminente de la Résistance et de la lutte antiraciste. L’ultime rencontre s’est tenue le 21 juillet dernier à l’Elysée entre un groupe de personnalités venu plaider pour cette initiative.
Il s’agit notamment du romancier Pascal Bruckner, du chanteur Laurent Voulzy, de l’entrepreneuse Jennifer Guesdon, de l’essayiste Laurent Kupferman et surtout de Brian Bouillon-Baker, septième des douze enfants de Joséphine Baker.
La cérémonie aura lieu le 30 novembre 2021 et fera de Joséphine Baker, célèbre meneuse de revue d’origine américaine, mais naturalisée française après son mariage avec Jean Lion, la première femme noire à reposer dans la nécropole laïque. Avant elle, seules cinq femmes y sont actuellement inhumées, sur près de 80 «panthéonisés».
Le Panthéon, qui domine la montagne Sainte-Geneviève, (l’une des buttes de Paris, dans le Ve arrondissement), est depuis plus d’un siècle la nécropole laïque des «grands hommes» français, dont la «patrie reconnaissante» veut honorer la mémoire. Y figurent des politiques, des écrivains, des scientifiques, quelques religieux et beaucoup de militaires.
Pour les défenseurs de Joséphine Baker, c’est une belle victoire que de la voir reposer au Panthéon : «C’est un beau symbole, un bel hommage rendu aux gens qui vivent dans la difficulté, qui souffrent du mépris et de l’abandon à cause de leur naissance ou de leur couleur de peau. Elle n’était ni un grand écrivain, ni un grand scientifique, mais c’était une personnalité courageuse qui a risqué sa vie pour sa patrie de cœur. Et quand on voit d’où elle vient, une enfance pauvre dans une Amérique très ségrégationniste, et le chemin qu’elle a parcouru ensuite, cela prouve que tout est possible», a défendu le chanteur Laurent Voulzy.
Boniface T.
