Ouagadougou (© 2016 Afriquinfos) – Les avocats de Djibril Bassolé ont saisi le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire de leur client.
Poursuivi pour son implication présumée dans le putsch avorté de septembre 2015, l’ancien ministre des Affaires étrangères burkinabé est en détention préventive depuis près d’un an dans l’attente d’un procès. Ces avocats dénoncent un fonctionnement anormal de la justice burkinabé dans son dossier et font appel au groupe de travail des Nations Unies.
Les experts onusiens vont enquêter sur le contexte de la détention de Djibril Bassolé. Les avocats de l’ancien ministre burkinabé espèrent obtenir de ce groupe de travail qu’il interpelle l’Etat du Faso sur le caractère arbitraire de la détention préventive de leur client, sous les verrous depuis le 29 septembre 2015.
D’après Me Alexandre Varaut, l’un des avocats de Djibril Bassolé, son client est «l’exemple même du prisonnier politique», dont les ennuis ont commencé lorsqu’il s’est présenté à la présidentielle. Dénonçant l’accès impossible à la totalité du dossier, l’absence d’audition du prévenu entre décembre 2015 et début septembre 2016, ou diverses pressions, Me Varaut déplore des «conditions de travail anormales».
Au cœur du dossier, une écoute téléphonique présentée comme une conversation entre Djibril Bassolé et Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne au sujet du putsch du 16 septembre 2015. Une écoute «bidon», selon la défense qui a tenté sans succès de la sortir du dossier.
Elle s’était même pourvue en cassation après avoir été déboutée en appel sur ce point précis. Mais finalement, ce jeudi 15 septembre 2016, les avocats annoncent retirer leur pourvoi pour accélérer la procédure. «Si ce retrait est effectif, on va en effet gagner du temps», se réjouit Alioune Zanré, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Ouagadougou. Le groupe de travail de l’ONU a précédemment eu à émettre son avis sur les cas Karim Wade au Sénégal, Kpatcha Gnassingbé au Togo et celui de Michel Thierry Atangana au Cameroun.
BELLA EDITH