Obama marche sur des œufs en défendant les droits des gays en Afrique

Afriquinfos Editeur
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La réception de la gay pride qui s’est tenue à Abidjan à l’ambassade des Etats-Unis était certes modeste, mais elle n’en constituait pas moins un inédit historique. L’événement est resté d’une discrétion impressionnante : aucun journaliste n’a été autorisé à entrer, et seul un mot a pu être publié sur le site officiel de l’ambassade à propos de la réunion.

Derrière cette réception se devine l’engagement du président Barack Obama de lutter aux côtés des homosexuels et transsexuels d’Afrique face aux oppressions, agressions et autres violences qu’ils subissent sur un continent dont 38 pays pénalisent par des peines de prison, des amendes ou même la peine de mort les rapports sexuels entre personnes de même sexe.

Obama, très populaire en Afrique, l’est d’autant plus parmi les gays et lesbiennes à travers le continent, qui placent de grands espoirs en lui ; notamment à l’occasion de sa visite en Afrique de cette semaine, en Afrique du Sud, au Sénégal et en Tanzanie, surtout sachant que ces deux derniers Etats punissent l’homosexualité.

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Jusqu’ici, pourtant, malgré ses engagements fermes pris au début de son mandat, Obama s’est fait relativement discret sur la question, de même que ses représentants locaux. Il faut dire que le sujet, dans une Afrique assez largement conservatrice, est particulièrement épineux. Ses quelques évocations du problème, sans vraiment éveiller les consciences, ont plutôt eu pour effet de mitiger sa popularité.

Certains avancent même qu’attaquer le problème se révèle anti productif : en se faisant le défenseur des droits des gays dans le monde, il peut donner l’impression à ses détracteurs que l’homosexualité est effectivement l’apanage des civilisations occidentales, alors qu’elle fait bel et bien partie des cultures africaines au même titre que les autres.

A l’occasion de cet embryon de gay pride à Abidjan ce mois-ci, les convives ont évoqué Obama et le rôle qu’il s’apprête à jouer dans le combat pour l’égalité, à l’occasion de ses visites officielles de cette semaine. L’espoir transparaissait, ainsi que l’aveu que, s’il devait passer la question sous silence, cela provoquerait une immense déception. Le projecteur est donc maintenant braqué sur le président : espoir, ou déception ?