Cette nouvelle a été accueillie avec enthousiasme par les populations ivoiriennes avec en prime les autorités.
Pour celles-ci, tout comme pour des observateurs, le retour de l'institution financière panafricaine au "bercail" présente des enjeux majeurs pour le pays.
"Le retour de la BAD signifie aujourd'hui que la Côte d'Ivoire est devenue un pays fréquentable", estime le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan.
Celui-ci se dit convaincu que le retour à son siège statutaire à Abidjan apporte des retombées indéniables à la Côte d'Ivoire.
VICTOIRE POLITIQUE
"Cela confortera le président Alassane Ouattara dans ses grands chantiers. Il y aura une accélération des financements de grands projets", a-t-il souligné.
De l'avis du président de l'Organisation des jeunes pour la démocratie (OJD) Lambert Loukou, il s'agit d'une victoire politique de taille pour la Côte d'Ivoire et pour son président.
"Notre président s'est battu pour cela, et cette nouvelle va encore rehausser son image et celle du pays", a estimé M. Loukou.
Outre les retombées politiques, les avantages socio-économiques sont également mis en exergue.
RETOMBÉES SOCIO-ECONOMIQUES
Ainsi, pour le ministre ivoirien du Plan et du Développement Albert Toikeusse Mabri, la BAD est une institution importante en ce sens qu'elle constitue le premier guichet de développement du continent.
"Ce sont environ 2 000 familles qui viendront prendre part à la vie en Côte d'Ivoire. Ils vont consommer, des nouvelles écoles vont s'ouvrir pour accueillir leurs enfants, de nouveaux logements seront construits et ceci a un bon impact social", a noté M. Mabri.
Celui-ci a également d'une grande opportunité d'emploi en raison des recrutements de personnels locaux que cela induira.
UN ENJEU SÉCURITAIRE IMPORTANT
Pour certains observateurs, il convient de noter un enjeu sécuritaire important.
"La sécurité était l'une des conditionnalités du retour de la BAD. Son retour à Abidjan atteste que l'indice sécuritaire s'est vraiment amélioré grâce aux efforts des autorités", a énoncé le secrétaire général du Réseau d'action pour le développement économique eu social (RADES) Epiphane Touré.
Lors d'une récente rencontre, les autorités avaient assuré que "la sécurité se renforce en Côte d'Ivoire", révélant que l'indice de sécurité dans le pays était passé de 3,2 à 1,6.
UN VIDE COMBLÉ ?
Pour des observateurs, le retour de la Banque africaine de développement à Abidjan comble un vide. "La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) ont leurs représentations ici. A côté de ces institutions financières mondiales et internationales, il fallait la présence de notre institution continentale", a-t-il expliqué.
La BAD dont le siège statutaire se trouve à Abidjan avait délocalisé à Tunis (Tunisie) en 2003 en raison de la situation socio-politique morose qui prévalait dans le pays.
Avec l'accord de ses responsables pour retrouver le siège d'Abidjan, l'on assistera à un retour échelonné des fonctionnaires de cette institution dans la capitale économique ivoirienne.
Une première vague de 500 fonctionnaires devront arriver à Abidjan à partir de juillet, et le reste suivra en 2014.
De source officielle, le cinquantenaire de la BAD sera organisé à Abidjan en 2014 et les Assemblées annuelles de la Banque se déroulement en 2015 dans la capitale économique ivoirienne.
La BAD regagne son siège après deux années de tractations entre les autorités ivoiriennes et les autorités de cette institution.
