L'armée malienne était soutenue par les éléments de la milice arabe de Tombouctou. Selon certaines sources, cette milice aurait ''abandonné'' les combats et d'autres sources évoquent un ''arrangement'' avec le MNLA.
Après la prise de la ville de Gao, où était transféré le commandement militaire depuis le début des attaques en mi-janvier, celle de Tombouctou n'était qu'une question d'heures. Dimanche matin vers 04h00 heure locale, les éléments armés du MNLA, qui avaient cerné la ville de Tombouctou, se sont emparés de ladite localité.
Avec l'occupation de la ville Tombouctou, on peut dire que les rebelles touaregs du MNLA ont atteint tous les objectifs qu'ils se sont fixés. En effet, ils cherchent à '' libérer'' les trois régions du nord du Mali (Tombouctou, Gao et Kidal) qui constituent selon eux la "zone de l'Azawad".
Un habitant de Tombouctou a affirmé que les rebelles avaient utilisé des armes lourdes lors de leur attaque. Par ailleurs, le préfet du cercle de Bourèm (région de Gao, nord du Mali) a été tué samedi par les rebelles touaregs, ont affirmé dimanche des habitants locaux.
Le préfet Mohamed Sidibé tentait de fuir avec sa famille lorsqu'il a appris que les rebelles du MNLA allaient attaquer Gao. Selon un habitant de Bourèm, les éléments du MNLA ont saisi le véhicule du préfet et le cadavre de ce dernier a été remis dimanche. D'autres sources autochtones ont annoncé la mort de son épouse.
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a annoncé dimanche à Dakar la tenue lundi d'une rencontre des chefs de l'Etat de la CEDEAO sur la crise malienne.
"Nous sommes préoccupés par la situation à Gao et Tombouctou. Nous avons demain (lundi) une rencontre ici (à Dakar) des chefs de l'Etat de la CEDEAO et des représentants de la communauté internationale pour prendre des mesures qui s'imposent", a notamment dit M. Ouattara, président en exercice de la CEDEAO.
S'exprimant en marge d'une rencontre avec le président élu sénégalais Macky Sall, Alassane Ouattara, qui est arrivé samedi à Dakar pour assister à la prestation de serment du nouveau chef d'Etat sénégalais, a indiqué que les pays de la CEDEAO tiennent à "l'intégrité du territoire malien".
"Nous tenons à l'intégrité du territoire malien. Nous mettrons tous les moyens en oeuvre pour que cette rébellion cesse et pour que le Mali retrouve l'intégrité de son territoire. C'est un devoir pour la sous-région", a-t-il souligné.
Par ailleurs, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE) , junte malienne, a annoncé dimanche le rétablissement de l'ordre constitutionnel et des institutions républicaines "à compter de ce jour".
"Après consulations avec son excellence Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne", le CNRDRE a pris "l'engagement solennel" de rétablir, à compter de ce jour la Constitution de la République du Mali du 25 février 1992, ainsi que les institutions républicaines, a déclaré le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de la junte, au cours d'une conférence de presse organisée dans le camp militaire de Kati, situé à 15 km de Bamako.
