Mali : La rébellion conteste la légitimité de la junte pour des négociations

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

Agenda

mai 2024
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  

Depuis vendredi dernier, Kidal, Gao et Tombouctou sont tombées aux mains des rebelles touareg. Dimanche, le chef de la junte militaire au pouvoir à Bamako, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a déclaré à la presse avoir dépêché une délégation auprès du MNLA pour négocier un cessez-le-feu.

"Le MNLA est prête à négocier. Mais, nous ne négocieront qu'avec des autorités légitimes", a déclaré lundi sur les antennes d'une radio, Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, un des hommes politiques du MNLA.

"Nous ne sommes pas contre un cessez-le-feu. Il le faut, mais il faut le faire avec les autorités légitimement reconnues par le peuple malien et par la communauté internationale. C'est-à-dire qu'il faut que Sanogo accepte de donner le pouvoir au peuple malien, à qui il l'a retiré. Je n'ai pas dit qu'il doit le remettre à Amadou Toumani Touré, mais il va plutôt le remettre à quelqu'un en rapport avec le plan proposé par la CEDEAO dans le cadre d'une sortie de crise", a ajouté Ibrahim Ag Mohamed Assaleh.

- Advertisement -

FORCE DE LA CEDEAO ATTENDUE DANS LE NORD MALIEN

Les chefs d'Etat de la CEDEAO, réunis lundi à Dakar, ont décidé de déployer une force d'attente dans le nord malien. Une force de 2 000 militaires a été mise en alerte en prélude à une intervention au Mali.

Le comité des chefs d'état-major de la CEDEAO va se réunir à cet effet dès cette semaine à Abidjan pour définir les modalités d'activation de cette force, a précisé le président en exercice de cette organisation, le président ivoirien Alassane Ouattara.

"Nous tenons à l'intégrité territoriale du Mali. C'est pour cela que nous avons décidé de la mise en place immédiate de la force d'attente de la CEDEAO", a indiqué à la presse le président ivoirien, au sortir de la réunion.

Il a ajouté que l'organisation déploiera "tous les moyens nécessaires pour stopper cette rébellion".

Les chefs d'Etat de la CEDEAO ont par ailleurs décidé d'appliquer un embargo diplomatique, économique et financier à l'encontre de la junte au pouvoir jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel.

MARCHE DE SOUTIEN AUX POPULATIONS DU NORD MARDI A BAMAKO

Le collectif "Cri de Coeur pour le Nord" va organiser mardi à Bamako, capitale malienne, une marche de soutien aux populations du nord qui "vivent aujourd'hui dans la peur et dans une situation humanitaire désastreuse sans aucun moyen de ravitaillement".

Les participants sont invités à s'habiller en rouge pour signifier la gravité de l'heure.

Pour les organisateurs de cette marche, il s'agit d'interpeller la junte et la communauté internationale par rapport au drame que vivent les populations du nord.

Ils souhaitent que la CEDEAO et les Nations Unies fassent pression sur le MNLA et Ançar Dine, mouvement islamiste armé touareg, pour que ces mouvements ouvrent des corridors humanitaires permettant un approvisionnement correct de ces populations qui manquent de tout aujourd'hui.

"La situation des villes de Gao et de Tombouctou est inquiétante. Les magasins ont été pillés. Pis, ces villes ne peuvent pas être approvisionnées en denrées de première nécessite. Gao par exemple manque de tout. On ne peut rien en ce moment", déplore A. A. Cissé, un confrère et membre du Comité d'organisation de la marche de solidarité.

"Nous sommes tous des prisonniers à ciel ouvert. C'est la raison pour laquelle je lance un appel aux nouveaux maîtres de ces localités d'accepter l'aide humanitaire avant qu'il soit trop tard. S'ils sont musulmans, ils ne sauront laisser les musulmans de Kidal, Gao, Tombouctou … mourir de faim et de soif. Mettez fin aux pillages et autorisez l'approvisionnement des villes".