Mali : Les rebelles touaregs décrètent l’indépendance du nord Mali livré au chaos

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Dans sa "Déclaration d'indépendant de l'Azawad", le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) a proclamé "l'Etat indépendant de l'Azawad à compter de ce jour vendredi 6 avril 2012" et "la libération complète du territoire de l'Azawad".

 Dans la même déclaration, le MNLA a souligné "la reconnaissance des frontières en vigueur avec les Etats limitrophes" et "l'adhésion totale à la Charte des Nations unies".

 La MNLA s'est également engagé à "créer les conditions de paix durable, à initier les fondements institutionnels de l'Etat basés sur une Constitution démocratique de l'Azawad indépendant".

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 Le Comité exécutif du MNLA a invité l'ensemble de la Communauté Internationale dans un élan de justice et de paix à reconnaître sans délais l'Etat de l'Azawad indépendant.

Le MNLA a aussi rappelé "les massacres, les exactions et humiliations, spoliations et génocides (…) qui ont visé exclusivement le peuple de l'Azawad jusqu'au 1er avril 2012", et "le comportement inhumain du Mali qui a utilisé les différentes sécheresses (…) pour faire disparaitre notre peuple par anéantissement alors même qu'il a sollicité et obtenu une aide humanitaire généreuse", comme leur raison pour l'Indépendance de l'Azawad.

Le territoire de l'Azawad couvre intégralement les régions de Tombouctou, Kidal et Gao.

Depuis jeudi, le consul d'Algérie à Gao et six agents du consulat se trouvent entre les mains des ravisseurs, a confirmé le ministère algérien des Affaires étrangères.

Selon les reportages de la presse malienne, des témoins à Gao ont affirmé avoir assisté à l'occupation du bâtiment algérien par des islamistes armés, qui ont hissé le drapeau noir salafiste.

La ville de Gao a été prise le 29 mars par des rebelles touareg et des islamistes, à la suite du coup d'Etat militaire ayant renversé le président Amadou Toumani Touré, le 22 mars.

                                                                 L'ENLEVEMENT CONDAMNE PAR LE MNLA ET LA JUNTE

Après l'enlèvement de diplomates algériens, le MNL a condamné cet incident perpétré par "un commando terroriste" et "se désolidarise de toutes les organisations mafieuses s'étant introduite ces jours-ci dans l'Azawad, contribuant à instaurer un climat de chaos et de désordre, après la libération du territoire". Le MNLA a promis de "prendre toutes les mesures nécessaires pour restaurer un climat de paix et de dialogue sur l'ensemble du territoire de l'Azawad".

De son côté, le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE, la junte), à travers un communiqué de son président le capitaine Amadou Sanogo, a exprimé sa vive préoccupation après l'enlèvement de sept membres du consulat d'Algérie à Gao. Dans son communiqué, la junte malienne a exprimé sa solidarité à toutes "les populations maliennes séquestrées sur le territoire malien envahi par des groupes rebelles et autres assaillants extrémistes". Le CNRDRE a exhorté les populations à résister et les rassure que "l'Etat mettra tout en œuvre dans les meilleurs délais pour leur redonner la plénitude de leur sécurité", indique ledit communiqué.

                                                                                       POSSIBLE LEVEE DES SANCTIONS

Parallèlement, Le chef de la junte malienne, le capitaine Amadou Sanogo, a rencontré jeudi à Bamako les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire et du Niger, tous pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). A l'issue de l'entretien, le ministre burkinabé des Affaires étrangères Djibril Bassolé a déclaré que les sanctions de la CEDEAO contre le Mali seraient "suspendues, mais complètement levées et abandonnées très prochainement".

"Nous allons tout mettre en œuvre pour que les sanctions soient suspendues mais complément levées et abandonnées. Nous en sommes sur le chemin. Le capitaine et ses camarades sont dans d'excellentes prédispositions pour faciliter la mise en œuvre du retour à la normalité afin de renouer avec la communauté internationale et la CEDEAO", a-t-il indiqué. Toujours jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a estimé que la solution "ne sera pas militaire" mais "politique" pour la rébellion touareg au Mali.

"Il n'y aura pas de solution militaire pour les Touareg", a déclaré le chef de la diplomatie française, lors d'une rencontre avec l'Association de la presse anglo-américaine à Paris, poursuivant que "c'est une solution politique qu'il faut". M. Juppé a appelé au dialogue pour parvenir à une solution à la situation malienne, réitérant son soutien à la CEDEAO et indiquant que l'Algérie et la Mauritanie avaient un rôle à jouer dans le dossier. Le Mali traverse actuellement une crise politique, à la suite d'un coup d'Etat militaire survenu le 22 mars, qui a renversé le gouvernement du président Amadou Toumani Touré et facilité la progression de la rébellion touareg au nord du pays ouest-africain.