Mali : Le pays est mal parti à travers le gouvernement de Dr Cheick Modibo Diarra

Afriquinfos Editeur
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Dans son analyse, M. Koné a ''déploré'' un certain nombre de faits. Parmi lesquels, on retient la formation de ce gouvernement sans que les partis politiques ne soient ''consultés''. De l'avis de M. Koné, l'accord-cadre au niveau de l'article 6, aliéna 2 qui stipule que « Un gouvernement d'union nationale de transition, composé de personnalités consensuelles et chargé de mettre en oeuvre la feuille de route de sortie de crise est mis en place », a été ''violé''.

Toujours par rapport à cet accord-cadre, il n'est ''appliqué'' que lorsqu'il est favorable à ceux qui ont la voix au chapitre, a- t-il souligné. Le plus important, selon M. Koné, est, conformément à l'accord-cadre, la mise en place d'organes de transition composés de personnalités consensuelles. Dans son analyse, celui- ci ne va pas sans s'interroger sur la ''légitimité'' du gouvernement que dirige Dr Cheick Modibo Diarra.

S'agissant de l'absence de consultation des partis politiques, il a indiqué que le retour à l'ordre constitutionnel signifie l' existence d'un régime démocratique. Or, dit-il, « il n'y a pas de régime démocratique sans les partis politiques ».

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Dans le même ordre d'idée, M. Koné a déploré le manque de consultation auprès des membres du Collectif des ressortissants du Nord-Mali (COREN), ce qu'il qualifie de ''grosse erreur''. Convaincu que des ressortissants du nord figurent dans ce gouvernement, il a cependant précisé que ces hommes et femmes du gouvernement ne représentent aucune ''communauté'' de cette partie du Mali.

Rappelant les événements de mars 1991 et les efforts consentis par les Maliens et Maliennes, il s'est interrogé en ces termes : « Pourquoi tout ça (efforts, Ndrl) pour que des ténors et caciques de Moussa Traoré reviennent ? ».

Dans son analyse, M. Koné a mis un accent particulier sur l' avenir du Mali après les 40 jours d'intérim. « A la fin des 40 jours, le Mali sera dans un vide juridique, constitutionnel. Car dans la constitution, il n'y a aucun texte qui évoque la gestion du pays au-delà de cette période. Où est-ce qu'on va aller ? », a- t-il déclaré.

Sur ce point, il a demandé à ses compatriotes de se pencher sur la question bien avant la fin des 40 jours. « Tout sauf, attendre la fin de l'intérim. C'est maintenant qu'il faut agir », a-t-il dit de façon insistante.

Dans ses propositions de solutions, M. Koné suggère de confier la présidence du Mali aux '' religieux (musulman ou chrétien)'' après les 40 jours, car selon lui, ceux-ci ont une légitimité populaire.

Il est à noter que M. Makan Koné avait effectué le déplacement du 14 au 15 avril dernier à Ouagadougou dans le cadre des négociations relatives à la crise institutionnelle et sécuritaire du Mali.