Mali : Le gouvernement de transition viole l’Accord-Cadre pour deux groupements

Afriquinfos Editeur
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Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), qui n'a été en aucun moment associé à la formation de ce gouvernement, a dénoncé "un gouvernement formé en violation flagrante de l'Accord-Cadre" signé le 6 avril entre le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE, junte) et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Le FDR a rappelé que cet accord prévoit la mise en place d'un " gouvernement d'union nationale composé de personnalités consensuelles".

"Ce gouvernement n'a rien de consensuel. Il n'est pas un gouvernement d'union nationale", a indiqué dans un communiqué le FDR, qui s'est réuni mercredi à Bamako.

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Selon le FDR, les militaires y occupent des postes clés tandis que l'accent est mis sur le retour effectif de l'armée dans les casernes, comme le Conseil de Paix et de Sécurité de l'Union Africaine l'a réaffirmé mardi lors de sa session ministérielle tenue à Addis-Abeba.

Le FDR a déclaré qu'il jugera le gouvernement à l'acte, notamment au regard des missions fondamentales et brûlantes de l' heure, comme "la défense de l'intégrité du territoire national, l' assistance aux populations des régions Nord du Mali, la défense de la Constitution et de la République, le respect des libertés individuelles et collectives, l'organisation d'élections régulières et transparentes dans des délais raisonnables".

Le FDR a promis qu'il n'entravera pas l'action du gouvernement, mais il sera particulièrement vigilant sur le respect de la Constitution et la préservation de l'indépendance nationale et de la dignité du peuple malien.

Le Mouvement populaire du 22 mars (MP 22), groupement de partis politiques et d'organisations de la société civile, a noté mercredi dans une déclaration que "ce gouvernement n'est aucunement le gouvernement d'union nationale tel qu'appelé par l' Accord-Cadre du 6 avril, encore moins celui souhaité par les forces vives de la nation".

Pour le MP 22, ce gouvernement ne peut nullement incarner le changement auquel aspirent fondamentalement les populations maliennes, au moment où une partie du territoire est occupée.

Au contraire, "ce gouvernement fait de larges places à des Maliens certes, mais des hommes plus engagés auprès de chefs d' Etat étrangers et des Institutions régionales et Internationales que dans la vie publique malienne du côté des forces patriotiques et de progrès".

Pour le MP 22, ce gouvernement n'est en aucune façon capable de mobiliser l'énergie de peuple malien pour libérer le Mali, sécuriser le peuple et les frontières et répondre aux aspirations des populations.