Mali : Les pro et anti-putsch restent divisés sur l’arrivée d’une troupe de la Cédéao

Afriquinfos Editeur
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Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR, anti-putsch, Ndlr) avait mainte fois sollicité une intervention militaire de la Cédéao afin de libérer ces trois régions.

Dans une déclaration déposée le 5 septembre dernier à Xinhua, le même front anti-putsch "se félicitait de la décision du chef de l'Etat malien de saisir la Cédéao, l'Union Africaine et les Nations unies pour une intervention militaire dans le nord du Mali".

Qualifiant la décision du président malien de "courageuse", le FDR a "exhorté à suivre avec diligence son évolution auprès des différentes instances".

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Dans la même logique, on se rappelle, le FDR avait "demandé au gouvernement du Mali, à l'armée malienne et à l'ensemble du peuple malien de se mobiliser autour du président de la République, pour la libération des territoires du Nord dans les meilleurs délais".

Cependant, le Mouvement populaire du 22 mars (MP22, pro-putsch), membre de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM), ne cesse de s'opposer de façon catégorique à cette intervention militaire extérieure au Mali.

Exprimé à plusieurs occasions, le refus du MP22 relatif à l'arrivée des troupes de la Cédéao au Mali, était au centre des débats du 4e Comité central du Parti SADI, tenu le Week-end dernier à Bamako. A noter que SADI est membre fondateur du MP22.

Dans sa résolution, dont copie a été déposée lundi dernier à Xinhua, le parti SADI a indiqué que son "Comité Central apporte son soutien indéfectible aux forces armées et de sécurité ainsi qu'au CNRDRE (Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat, qui a renversé le 22 mars dernier le président Amadou Toumani Touré, Ndlr) dans leur mission de reconquête de notre territoire et le rétablissement de la souveraineté et de la dignité nationale".

Au-delà de cette résolution, le mouvement pro-putsch (MP22) a regagné mardi dernier la rue pour se faire entendre à travers une marche de "contestation" afin d'exprimer son "refus catégorique" à une intervention militaire des troupes de la sous-région.

"Nous avons confiance à notre armée (..). Restructurée, elle peut reconquérir les régions occupées", a indiqué mardi le leader du MP22 et secrétaire général du parti Sadi, Dr Oumar Mariko.

Selon celui-ci, "Aucune force étrangère ne pourra libérer le Mali à notre place. Nous n'accepterons pas le diktat d'une force étrangère chez nous. Nous reconnaissons la fraternité mais nous ferons confiance à notre armée".

A en croire M. Mariko, "cette marche n'est qu' un début. Nous allons mobiliser tout le peuple malien afin qu' il s'oppose à l'envoi des troupes de la CEDEAO chez nous".

Des manifestants à ladite marche sont allés plus loin ajoutant que "le Mali prendra feu le jour où les soldats de la Cédéao mettront les pieds sur le sol malien".

Au regard de ces différentes positions et visions de part et d' autre, l'on constate que les pro et anti-putsch sont tous favorables à la libération des deux tiers de leur territoire aux mains des islamistes terroristes depuis des mois. Par contre, ceux-ci (pro et anti-putsch) sont divisés sur les méthodes d'intervention.

Selon des Maliens lambda qui se disent "citoyens sans coloration politique", "il est temps que les acteurs politiques se mettent d'accord, qu'ils s'entendent sur l'essentiel, ne serait-ce que pour le Mali".

Ces mêmes Maliens lambda "pensent que lorsque les pro et anti-putsch ne s'entendent pas, quand ils se contredisent, tout cela se fait au détriment du bas peuple".