Le Syli national se qualifie mais ne rassure pas (ANALYSE)

Afriquinfos Editeur
5 Min de Lecture

Cette qualification est un levain politique qui fait se rassembler et vibrer à l'unisson tous les Guinéens pour un instant mais il ne faut pas perdre de vue que cette équipe n'est pas parfaitement à point pour aller en compétition avec les grosses cylindrées du continent.

L'ADVERSAIRE EN BAISSE DE REGIME

En effet, le Syli national se trouvait face à un Nigeria en baisse de régime, qui n'a plus rien du Nigéria des temps d'Okocha et autres qui ont fait sensation tant en CAN qu'en Coupe du Monde des années passées.

- Advertisement -

D'entrée de jeu, les Guinéens ont exploité toutes les faiblesses. La frime de la bande à Michel Dussuyer a eu raison d'une équipe dans le doute et le destin leur a donné un coup de pouce déterminant.

Malgré la frime et la fausse assurance, le Nigéria était en position d'infériorité psychologique.

Il fallait vaille que vaille mettre deux buts d'écart à au Syli National pour garder son statut de favori et de grande équipe.

Mais l'adversaire du jour est parfois (mais pas toujours) très difficile à manipuler.

Toutes les grandes équipes africaines savent qu'il faut se méfier de ce "Syli National" dans ses grands jours et capable du meilleur comme du pire.

Les rencontres entre Guinéens et Nigérians tournent plus souvent à l'avantage des Guinéens, en clubs ou en équipe nationale.

La pression était alors insupportable. En retard de point, une victoire de 2 buts à zéro était indispensable et c'est en jouant avec un peu trop de prudence qu'il a encaissé le coup de patte d'Ismaël Bangoura. Cette douche froide a donné un coup d'assommoir sur le mental.

Sortis de la léthargie par un sur-effort humain collectif et un sursaut d'orgueil, les Nigérians vont appuyer sur l'accélérateur pour remonter au score en se vidant de leur énergie.

Malgré la domination, le Syli ployait mais ne rompait pas et la passe décisive de Pascal pour Ibrahima Traoré dans les derniers instants de jeu fera le coup de grâce.

LECONS D'UNE QUALIFICATION

La qualification est belle mais il convient d'en tirer les leçons :

Pour une rare fois, le Syli gagne un match entièrement par ses attaquants. Pendant les matches de poule, c'étaient les défenseurs qui marquaient par des coups de tête, ce qui signifie qu'il n'y a pas ou peu d'élaboration constructive de jeu à l'attaque. La différence ne se fait que par les talents individuels.

Lors du match contre l'Ethiopie, l' on avait vu l'entraîneur Michel Dussuyer passer à côté de la véritable prestation car on ne saurait expliquer pourquoi il avait gardé si longtemps Sadjo et Yattara sur le banc alors que Pascal était complètement épongé et essoré et Kévin Constant ne se retrouvait pas tout à fait au milieu du terrain.

La perte trop souvent de balle et l'essoufflement des joueurs en fin des rencontres l'attestent.

En plus, il y a confusion entre le milieu et l'attaque : Si les hommes du milieu suppléent ceux de l'attaque, ces derniers ne font pas le jeu du milieu. Il n' y a donc pas de liaison, de complémentarité et de travail collectif.

S'ajoutent à cela l'axe central de la défense qui donne souvent des sueurs froides ainsi que le gardien de but rassure peu.

MICHEL DUSSUYER, UN BATISSEUR

Malgré tout, le résultat est élogieux : quatre victoires, deux matches nuls.

Le coach Michel Dussuyer est un "bâtisseur" du Syli National. Il a déjà fait preuve dans le passé avant d'abandonner une équipe en pleine expansion pour des raisons de famille et aussi à cause des immixtions des dirigeants du foot guinéen.

Cette fois peut-être la bonne mais il doit savoir prendre ses responsabilités en n'écoutant seulement que le bon sens. Les dirigeants guinéens doivent se tenir à carreau et lui laisser les coudées franches. Cette CAN est très jouable avec l'élimination des grosses cylindrées comme l'Egypte, le Cameroun, le Nigéria, la RDC, et l'Algérie.

L'on ne connait pas encore la composition des poules mais cette CAN se jouera probablement entre le Sénégal. Plusieurs observateurs avertis affirment avoir un il pour le Sénégal. Après sa qualification, le "Syli national" a été accueilli en grandes pompes par les autorités guinéennes. Mais du travail reste encore à faire pour cette équipe si elle veut jouer les premiers rôles à la CAN 2012.