L’atterrissage d’Eto’o après son départ d’Anzhi risque d’être très mouvementé

Afriquinfos Editeur
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C’est normalement en août 2014 que devrait prendre fin le contrat qui lie depuis l’été 2011 Samuel Eto’o Fils à l’Anzhi Makhachkala, club du Daguestan (en Russie). Cependant, les gros ennuis financiers du propriétaire du club pourraient bousculer toutes les prévisions professionnelles du joueur.

Payé à plus de 20 millions d’euros/l’an par le richissime Suleiman Kerimov, S. Eto’o devrait éprouver toutes les peines du monde pour tomber sur un nouvel employeur prêt à lui offrir tous les 365 jours de tels émoluments. Et même si cette nouvelle opportunité inouïe se présente au Camerounais, il lui sera difficile de relever à nouveau un autre immense défi sportif, au regard de son âge, 32 ans.

Nul ne saurait douter du talent émérite de Samuel Eto’o Fils dans le football professionnel depuis près de deux décennies. Toutefois, entre 2011 et 2013, le natif de Nkon n’a pas montré, sur les pelouses russes, aussi bien à ses admirateurs qu’aux simples férus du foot, de nouvelles facettes de son talent adaptable pourtant à toutes les compétitions internationales.

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Le capitaine des Lions indomptables a certes été élu « Meilleur joueur du championnat russe, saison 2012-2013 », mais « l’Eto’o russe » est devenu presque méconnaissable dans ses conduites de balle, ses frappes, son dépassement de soi, ses replacements, etc. Il est bien vrai que le solide Camerounais a changé de registre de jeu depuis qu’il a quitté les championnats européens. Cette mutation dans le dispositif tactique dans lequel il avait pris l’habitude d’évoluer ne justifie en rien qu’il soit presque devenu muet devant les filets du Championnat russe.

Que sont devenus les dribbles chaloupés d’Eto’o qui ont offert, presque à eux seuls, la Champions League au FC Barcelone en 2009 ? Pourquoi l’attaquant Samuel, capitaine à l’Anzhi, doit-il encore surmonter de gigantesques difficultés pour devenir « meilleur buteur du Championnat russe » ? Cette distinction est pourtant à la portée de l’avant-centre camerounais, au regard de son riche palmarès sur lequel ne manque qu’une belle prestation en Coupe du monde seniors !

Lorsque Samuel Eto’o prenait la route du Caucase russe, son aîné Joseph-Antoine Bell (ancien gardien de but camerounais), avait déclaré que son jeune compatriote « venait de signer sa mort dans le foot du haut niveau ».

Près de trois ans après son arrivée en Russie, à Eto’o, pour le reste de son contrat, de démontrer à tous qu’il a encore de l’énergie à revendre ; et surtout qu’il demeure un homme de parole ! Celui-là même qui a juré devant les passionnés du foot de haut niveau qu’il s’est donné trois saisons pour faire monter l’Anzhi dans le cercle des grosses écuries en Europe ! Un défi qui passe entre autres par un excellent classement de ce club dans le Championnat d’élite en Russie. A un an de la fin du bail Eto’o-Anzhi, on voit mal la manière dont l’Africain du centre pourrait tenir son pari. Après avoir échoué aux portes du dernier carré de l’Europa League la saison dernière, l’écurie du Caucase russe peine à retrouver la bonne carburation en Championnat cette année, en dépit de l’apport de joueurs expérimentés comme Lassana Diarra.

Des difficultés "insurmontables" que l’ancien coach de l’Anzhi, Guus Hiddink, a sûrement vues poindre, en annonçant contre toute attente sa démission. Si le séjour caucasien d’Eto’o se termine en queue de poisson, il donnerait sans doute grande raison à tous ceux qui ont toujours estimé que son transfert en Russie relève plus « d’un gigantesque coup de marketing et montage financier » que de toute planification sérieuse d’une fin de carrière atypique.

Afriquinfos

(Par Edem Gadegbeku)