Sa personnalité inspirait le respect dans les milieux du football et des médias au Togo. Ancien instructeur d’arbitres Caf et Fifa, Godfried Ekuéfut aussi le premier directeur de Radio Lomé (première station officielle du Togo et mère de l’audiovisuel togolais), après l’indépendance de sa terre natale.
Grand passionné de lecture et toujours à la quête du savoir en dépit du poids de l’âge, Godfried Ekuéa échoué de peu d’être élu président de la Caf en 1988, face au Camerounais Issa Hayatou. Adepte de la rigueur dans tout ce qu’il entreprend, il a toujours délivré, de l’avis de ses proches, des « conseils utiles et justes » à tous les acteurs du football togolais qui daignaient se rapprocher de lui, au plus fort des crises à répétition qu’a connues le milieu footballistique du Togo, après la participation des Eperviers à leur première Coupe du monde, en 2006 en Allemagne.
Ancien conseiller de l’ex-président de la Ftf, Rock Gnassingbé, Ekuéa été membre, ces dernières années, de la délégation gouvernementale que le Togo a dépêchée en Angola, après l’attentat contre le bus des Eperviers dans l’enclave de Cabinda, en janvier 2010. Sagéante expertise dans les médias et le football, il l’avait aussi mise à la disposition de l’organisation de la Can cadette abritée par le Togo en 2007, en tant que président du Comité chargé d’organiser cette compétition.
Une carrière perlée de multiples défis
Le « doyen Ekué », comme on l’appelait affectueusement au Togo,a formé bon nombre d’arbitres africains sur les nouvelles bases de l'arbitrage et l'évolution des lois du jeu, l'entretien dela condition physique, la coopération entre l'arbitre et lesassistants, le coup de sifflet, les signaux, le jeu de position de l'arbitre, la direction d'un match depuis la convocation jusqu'à l'après-match, l'importance de la condition physique dans la performance des arbitres, l'hygiène de la vie sportive et le test de Cooper. Protestant fervent, feu Ekuéa vu s’écrire de nombreuses pages glorieuses du football togolais quand il était encore président de la Ftf : la victoire de l'Etoile Filante de Lomé en Coupe de l’Aof (Afrique occidentale française) devenue « Coupe Interfédérale » en 1960 ou encore la finale disputée et perdue par ce même club togolais en « Coupe d'Afriquedes Clubs Champions » face au Tout-Puissant Englebert de Lubumbashi en 1969, etc.
Autant d’éléments d’une riche carrière qui forcent respect et admiration : « Avec la mort de Godfried Ekué, le football togolais perd un deses grands serviteurs. C’est un personnage que nous avons toujours respecté pour sa science et sa connaissance du football togolais et continental », souligneMawulawoè Ameyi, actuel président de la Ftf, après l’annonce de sa disparition.
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