La France demande au MNLA de renoncer à l’indépendance et à l’autodétermination vis-à-vis du Mali

Afriquinfos Editeur
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C'est ainsi que le MNLA pourra être considéré comme un interlocuteur légitime, a ajouté Philippe Lalliot.

Le MNLA est un groupe, qui a vu le jour le 16 octobre 2011 suite à la fusion de plusieurs mouvements touaregs, réclamant l' indépendance du territoire de l'Azawad – qui recouvre les trois gouvernorats de Tombouctou, Gao et Kidal (Nord du Mali).

La réunion de jeudi a notamment permis à la France de rappeler aux représentants du MNLA la position française, qui est dérivée directement des termes de la résolution 2071 du conseil de sécurité des Nations unies, a indiqué Philippe Lalliot.

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Pour la France, le traitement de cette crise doit comprendre les trois volets politiques, sécuritaire et de développement. Le volet politique est très important et essentiel. On a souvent tendance à réduire cette crise malienne à sa seule dimension sécuritaire, et notamment à sa seule dimension d'éradication du terrorisme Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au nord-Mali, a-t- il dit.

L'objectif de ce dialogue politique, c'est un Mali réunifié et dont l'intégrité territoriale sera garantie, réconcilié dans ses différentes composantes, et débarrassé du terrorisme pour l' instant installé au nord du pays. Ce dialogue politique doit se nouer entre les autorités maliennes et, pour reprendre les termes exacts de la résolution 2071, les groupes rebelles non terroristes. C'est-à-dire, ceux qui renoncent à la violence et qui reconnaissent l'unité et l'intégrité territoriale du Mali.

La France peut jouer un rôle de facilitateur dans le dialogue politique malien, mais la responsabilité première de ce dialogue politique pèse sur les Maliens eux-mêmes, les autorités maliennes et ces groupes rebelles non terroristes.

Concernant la liste des groupes rebelles non terroristes, la liste est le MNLA pour l'instant, selon le porte-parole.

La France avait estimé, le 15 novembre, insuffisantes les concessions faites la veille par l'un des groupes islamistes occupant le nord du Mali, Ansar Eddine, tout en déclarant prendre note de ces déclarations.

"Nous prenons note des signaux de ces derniers jours, y compris les déclarations faites par le groupe Ansar Eddine. Ce que nous voulons, c'est que les déclarations soient suivies d'effets, que la vie des populations sur le terrain s'améliore et que les exactions cessent", a affirmé le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot.

Un représentant du mouvement Ansar Eddine a indiqué le 15 novembre "renoncer à l'application de la charia sur toute l'étendue du territoire malien", à l'exception de la région de Kidal (nord-est), qui se trouve sous le contrôle de milices islamistes depuis plusieurs mois.

Le gouvernement malien et les pays africains préparent actuellement une intervention militaire au nord du Mali afin de chasser les islamistes radicaux, qui occupent ses parties septentrionales.

La France a promis de fournir un soutien "logistique" à une intervention militaire africaine au Mali, tout en excluant de déployer des soldats français au Mali. Les partenaires de la France au sein de l'UE ont également promis de former les troupes maliennes et de fournir un soutien logistique.

Les groupes d'islamistes radicaux au Sahel ont alors menacé de tuer les six otages français qu'ils détiennent.