des syndicats d’enseignants dénoncent leur mise à l’écart dans la gestion de l’école

Afriquinfos Editeur
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Le Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits ( MIDD) et la Coordination des enseignants du secondaire de Côte d'Ivoire (CESCI), en conclave entre samedi et lundi à Yamoussoukro (centre, 230 km d'Abidjan), ont déploré leur mise à l'écart par la ministre de l'Education nationale, Kandia Camara.

"Au MIDD, nous regrettons les prises de certaines décisions importantes relatives à la vie de l'école ivoirienne sans consultation des syndicats existant dans le système éducatif", a fustigé le secrétaire général, Mesmin Komoé, citant notamment les choix pédagogiques, les nouvelles dates d'examens, le calendrier scolaire, les réformes engagées, la restructuration des Comités de gestion des établissements scolaires.

Le MIDD souhaite que la gestion participative et démocratique de l'école s'observe dans les actes.

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Mesmin Komoé a rappelé les conditions à remplir notamment la sécurité des instituteurs sur les lieux de travail et d'habitation, voire dans leurs zones respectives d'activité, et l'apport de réponses claires aux promesses non encore tenues relativement au paiement du reliquat de l'indemnité de logement, la bonification indiciaire, pour que l'organisation des examens de fin d'année et les préparatifs de la rentrée prochaine se déroulent bien.

Le MIDD a insisté sur l'ouverture des discussions relatives au déblocage des avancements, à la définition des grilles indiciaires et indemnitaires définitives et à la question du relèvement du niveau de recrutement au niveau baccalauréat au moins au lieu du Brevet d'études du premier cycle (BEPC).

"Dans la plupart des pays dits avancés, notamment en France l'enseignant du primaire est recruté au niveau BAC+5", a-t-il dit.

Sur la suppression de la mesure de libéralisation du port de l'uniforme à l'école, il relève que cette décision aurait dû faire l'objet de réflexion de la part de tous les acteurs de l'école.

Le MIDD propose "une souplesse dans l'application de ladite décision et demande au gouvernement une subvention spéciale sur les tissus entrant dans la confection des uniformes scolaires, au besoin d'assurer la gratuité de la tenue scolaire".

Le coordonnateur général par intérim de la Coordination des enseignants du secondaire de Côte d'Ivoire (CESCI), Paul Koné, tire également la même sonnette d'alarme à l'endroit de la ministre Kandia Camara.

"Nous déplorons un manque de communication avec la tutelle. Toutes les démarches pour une rencontre avec la ministre Kandia Camara demeurent vaines, aucune promesse d'audience n'est faite malgré notre demande introduite depuis le 20 juin et qui est suivie de relances régulièrement", a-t-il fustigé.

Il a en outre dénoncé la fixation des dates des examens, de la rentrée et autres décisions par la ministre sans en informer sa structure syndicale.

"Avec les dates des examens telles que déterminées sans nous, les enseignants n'auront visiblement pas de vacances scolaires cette année", a estimé Paul Koné qui relève la revalorisation salariale de 50% en 2009 pour certains enseignants.

"Les 50% promis pour juin 2011 ne sont pas encore effectifs", souligne Paul Koré.

"Nous attendons la détermination d'une nouvelle date qui engagera l'Etat vis-à-vis de nous car 12 000 actes de reclassement ont été signés quand 13 000 sont encore en souffrance", rappelle-t- il, dénonçant "une lenteur" au niveau du ministère de la Fonction publique dans le traitement des dossiers de revalorisation.

Malgré tout, le coordonnateur général par intérim de la CESCI ne prévoit pas de grève à la rentrée prochaine.

"Pas de grève en vue, ce ne serait pas opportun car le pays vient d'être durement éprouvé, le système scolaire ne s'en est pas encore remis. Mais nous reparlerons de la question de profil de carrière et de nos acquis non encore valorisés quand les choses iront mieux", a-t-il promis.