Yamoussoukro souhaite le retour de la célébration tournante de la Fête nationale

Afriquinfos Editeur
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A Yamoussoukro (centre, 243 km d'Abidjan), la capitale administrative et politique ivoirienne, nombreux sont les habitants qui souhaitent que cette célébration post-crise sonne l'effectivité d'une réconciliation nationale vraie, le début de la réalisation des projets en faveur de la jeunesse mais également la reprise des commémorations tournantes dans les différents chefs-lieux de région, facteur de développement au plan local.

"La célébration de notre souveraineté doit nous procurer une réconciliation effective et définitive", espère Tahi Janvier, un opérateur économique.

Pour lui, "il faut aller à la réconciliation et avec une cohésion sociale effective, le président Alassane Ouattara pourra s'attaquer à l'importante question de l'emploi des jeunes et autres promesses électoralistes".

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M. Tahi a émis le vœu que l'organisation des fêtes nationales tournantes soit réactivée pour soutenir la politique de développement local.

"Les fêtes de l'indépendance tournantes instituées par feu le président Houphouët-Boigny avaient pour fondement le développement local et cela a permis de développer plusieurs départements et régions du pays", renchérit Abo Kouamé Justin, enseignant-chercheur à l'université de Bouaké (centre, 349 km au nord d'Abidjan).

Les fêtes tournantes ont été interrompues en 1980 en raison de la conjoncture économique difficile.

Ces fêtes étaient l'occasion pour bitumer dans les départements d'accueil des axes routiers mais également de construire notamment des résidences officielles, des infrastructures administratives, scolaires, sanitaires et sportives.

"Il faut donc que le président Ouattara pense à reprendre cette initiative du premier président, cela l'aidera efficacement dans sa politique de développement", suggère M. Abo, nostalgique.

Des étudiants de l'Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro pensent que "la fête de l'indépendance doit apporter la paix, la réconciliation et la cohésion sociale pour permettre au président de réaliser ses promesses électorales".

"On attend un message rassembleur pour la cohésion et rassurant pour les promesses notamment les emplois jeunes", insistent-ils.

Des habitants auraient aimé vivre une célébration nationale à Yamoussoukro qui matérialiserait le transfert de la capitale.

"Cette fête nationale qui revêt un caractère particulier du fait qu'elle doit définitivement marquer la fin de la crise et l'amorce de la réconciliation nationale devrait se tenir à Yamoussoukro pour que le transfert de la capitale ne demeure pas un effet d'annonce et des promesses de campagne sans lendemain", estime Gondo Dioh, médecin de son état.

"La célébration de la fête de l'indépendance ici aurait été un signal fort pour le transfert de la capitale à Yamoussoukro", ajoute-t-il.

Vendeuse dans une librairie de la ville, Mlle Dao, avait tant espéré qu'Alassane Ouattara saisirait l'occasion de la fête nationale pour "marquer sa présence à la tête du pays en organisant la fête ici à Yamoussoukro".

"Cela aurait été une bonne occasion, après celle de son investiture le 21 mai, pour redonner une fière allure à la ville si dégradée par endroits", explique-t-elle.

"Vraiment, le président aurait marqué encore nos esprits s'il avait décidé de faire quelques travaux et de faire la fête avec nous et tous les autres Ivoiriens ici à l'occasion de la célébration de notre souveraineté", conclut-elle avec regret.

En attendant, la fête nationale se déroulera autour du préfet de Yamoussoukro et des autorités politiques, coutumières et religieuses avec l'organisation d'un cross populaire dit "Cross de la Réconciliation" qui se courra samedi.