Les plaidoiries de la défense n’ont pu amener les jurés à jeter du lest dans leur décision. Simone Gbagbo est condamnée à 20 ans de prison et 10 ans de privation des droits civiques. Les charges retenues contre elle sont entre autres, complot contre l’Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et troubles à l’ordre public. Ses coaccusés parmi lesquels, le vice-amiral Vagba Faussignaux et le général Brunot Dogbo Blé ont reçu les mêmes peines. Les autres Michel Gbagbo, fils de l’ancien chef d’Etat ivoirien, Aboudramane Sangaré, Pascal Affi N’guessan, Danièle Boni-Claver ont vu leurs peines réduites. Elles vont de 5 ans à 24 mois avec sursis.
Pour Me Marthurin Dirabou, l’un des avocats de Simone Gbagbo, la sentence infligée répond à une géométrie variable. « Dans la vie d’une personne, prendre 20 ans d’emprisonnement, ce n’est pas 20 jours. Et puis 20 ans, si ça repose sur des faits, sur des preuves, nous pouvons l’accepter. Ça a été fait à la tête du client. C’est une loterie. On a distribué des peines. Et si nos sommes abattus, ce n’est pas parce que ce sont des condamnations de 20 ans, c’est parce que le droit n’a pas été dit. ».
Ils ne comptent rester là.
Ils ont annoncé dès la fin de la séance se pouvoir en cassation. Arriveront-ils à obtenir gain de cause? Pour le moment, rien n’est moins sur. Car, à en croire l’avocat de l’Etat, Soungalo Coulibaly ce n’est que justice qui est rendue. « Je pense que c’est justifié, parce que Madame Gbagbo a été l’auteure intellectuelle de beaucoup d’exactions qui ont été commises en Côte d’Ivoire. C’est un verdict qui nous satisfait, parce qu’aujourd’hui, nous pensons que les victimes seront satisfaites de voir que l’on a réglé un problème de l’impunité en Côte d’Ivoire. », a-t-il déclaré.
« Le monde entier vous regarde rendre la justice ». C’est le message que Simone Gbagbo a lancé à l’endroit des jurés à la suite de la décsion requise contre elle. Elle a été affaiblie même si dans son for intérieur elle savait que l’issue du procès ne serait pas heureuse. Celle qui a été d’une verve remarquable lors des assises s’est quelque peu éteinte. Quant aux coaccusés, ils se sont consolés en entonnant l’hymne de la Côte d’Ivoire lors de la sortie de la salle du président de la cour d’assise et de ses assesseurs. Un dernier instinct de patriotisme?
Anani GALLEY