Côte d’Ivoire : L’extorsion prend une ampleur dramatique

Afriquinfos Editeur
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L’ouest de la Côte d’Ivoire, qui souffre depuis 2002 des différentes crises que traversent le pays (coup d’Etat échoué en 2002 et crise post électorale 2010-2011), n’a pas fini de vivre des déboires.

En effet, en plus des attaques transfrontalières qu’elle subit, la région ouest ivoirienne souffre d’extorsion, communément appelée « racket » dans le langage commun du pays. Et les auteurs de ces actes pitoyables et regrettables ne sont autres que les forces de sécurité, sensées mettre un terme à de tels agissements et veiller à la sécurité de la population.

Ces forces de l’ordre et de sécurité qui, pour le moins qu’on puisse dire, sèment le désordre et l’insécurité, ont pour cibles principales les femmes qui vont ou reviennent du marché, les immigrants originaires de pays voisins, les motocyclistes et les conducteurs de véhicules de transports en commun. Ces pauvres victimes font quotidiennement l’objet de la mauvaise foi des corps habillés tenus de sécuriser l’ouest de la Côte d’Ivoire.

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Les commerçantes et les conducteurs de véhicules de transport en commun se voient dans l’obligation de donner à ces individus mal intentionnés une somme fixée par ceux-ci, au risque de ne pas pouvoir continuer leur route ou encore de subir des détentions totalement illégales. Les malheureux immigrants quant à eux doivent aussi payer une somme imposée par les forces de sécurité pour récupérer leurs pièces d’identité, bien qu’en règle, après des contrôles de routine.

A la population en générale, ces forces de sécurité d’un tout nouveau genre réclament de l’argent sans raison valable aux différents barrages, légaux ou non, où ils sont en poste. Il arrive parfois que le bouchon soit poussé trop loin. Un père de famille a vu son enfant de 3 ans qu’il tentait de ramener au centre de santé le plus proche pour des soins urgents, mourir dans ses bras, tout simplement parce qu’il n’avait pas la somme demandée par les forces de sécurité, et qu’il a dû retourner chez lui, malgré toutes ses supplications, pour chercher l’argent à donner aux forces de sécurité. Un malheureux motocycliste s’est vu battre jusqu’à se faire fracturer le bras, juste pour avoir refusé de donner les clés de sa moto.

Cette situation qui existait déjà sous l’ère de l’ancien président Laurent Gbagbo devient aujourd’hui de plus en plus pesante. L’actuel président Alassane Ouattara, au début de son mandat en 2011, avait promis de prendre les précautions nécessaires pour que cessent ces actes d’une bassesse étonnante. Les années passent, la situation empire et la population crie son ras-le-bol, qui arrive malheureusement dans les oreilles d’un sourd.

Pour éviter une révolte de la population contre les forces de sécurité, qui affaiblirait encore plus cette région déjà mal en point, le gouvernement devrait rapidement prendre des mesures radicales pour éradiquer ce fléau qui mine la région et ralentit l’avancement du pays.