"Le gouvernement engage les services judiciaires à procéder dans les plus brefs délais aux enquêtes sur le terrain", indique un communiqué lu à la télévision nationale par le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné.
Ces enquêtes devraient permettre de situer "clairement" les responsabilités et de sanctionner les auteurs de crimes et délits commis, a ajouté Bruno Koné.
Le communiqué, la première déclaration officielle après l'attaque, fait suite à une mission gouvernementale samedi à Duékoué pour "s'enquérir de la situation et prendre les mesures appropriées".
Après le compte-rendu de la mission, le gouvernement "condamne fermement" les actes d'une "gravité extrême" et la "recrudescence" des actes de violence dans l'ouest du pays, a poursuivi Bruno Koné.
"Le gouvernement envisage, dans les semaines prochaines, des mesures complémentaires visant le renforcement de la présence militaire dans la région", a-t-il annoncé.
Le porte-parole du gouvernement a également annoncé l'envoi de plusieurs délégations pour s'informer "plus amplement" de la situation sécuritaire et humanitaire dans la région, d'informer les populations sur les nouvelles mesures de sécurité arrêtées par le gouvernement, d'aider à la réinstallation des populations déplacées et de mettre sur pied un "comité de veille" pour éviter la répétition de tels actes.
Vendredi dernier à Duékoué, plusieurs centaines de jeunes de la communauté Malinké (originaire du nord) ont mené une expédition punitive sur le camp de déplacés de Nahibly où vivaient 5 538 personnes toutes de la communauté autochtone Wê.
L'attaque en représailles à un braquage qui a coûté la vie à quatre personnes de la communauté Malinké et imputé à des pensionnaires du camp a fait officiellement 11 morts et plusieurs dizaines de blessés.
Des cadres et élus de l'ouest ivoirien ont accusé mardi le gouvernement d'être "directement" responsable des "massacres" de Duékoué, dénonçant un "génocide planifié".
Les Malinkés sont proches du président Alassane Ouattara quand les Wê sont majoritairement favorables à son rival dans la crise post-électorale de 2010 et 2011, le président déchu Laurent Gbagbo.