La Côte d’Ivoire et la Chine fêtent 30 ans de coopération

Afriquinfos Editeur
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La grande salle du Palais des congrès de l'Hôtel Ivoire d'Abidjan, décorée à la chinoise, a réuni, dans un véritable dialogue de cultures, Ivoiriens et Chinois venus en très grand nombre pour mettre en lumière les bonnes relations entre leurs deux pays. Retour sur un programme chargé. La troupe artistique de Nankin ouvre la soirée par la "danse des tambours".

Au rythme des percussions, les artistes agitent des rubans de soie colorés, chantant et dansant comme il se doit les jours de fête. Vient ensuite un numéro masculin en solo, bien rythmé, qui arrache au public des applaudissements nourris quand le chanteur entonnée le "toast la Chine" appelant à un joyeux rassemblement.

 Comme pour souhaiter bonne fête du Printemps 2013 à la salle, de belles jeunes filles, comme de parfaites innocentes, exécutent la danse intitulée "les filles au papier découpé".

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Petite pause et place à M. Chen pour une séance d'imitation. L'homme, un véritable phénomène vocal, imite avec dextérité, rien qu'avec sa langue et les muscles de sa gorge, aussi bien les chants et cris des oiseaux que les bruitages de la vie quotidienne ou autres bruits de moteurs, de trains, d'avions et de voitures. Alors qu'il imite le bruit d'une voiture, lorsque le maître de cérémonie demande à l'auditoire de deviner l'objet, des spectateurs ivoiriens répondent "woro woro", "gbaka", ces tacots qui assurent le transport en commun intercommunal à Abidjan.

 "Il n'y a pas de woro woro, pas de gbaka en Chine", réplique le maître de cérémonie, arrachant un fou rire dans la salle. La danse reprend sa place sur scène avec un groupe de jeunes filles du fleuve Yangtze, munies de parapluies roses, qui viennent louer la beauté de leur région.

C'est enfin l'heure de l'instant magique lorsque le duo de chanteurs chinois du groupe musical Espoir 2000 décide d'interpréter une chanson en français et en bété (langue du centre-ouest ivoirien). Le public est d'abord sceptique, mais les premières notes, les premières vibrations des cordes vocales et les premières paroles cèdent bientôt aux ovations. Des spectateurs n'hésitent pas à se lever pour saluer la prouesse des chanteurs qui sont parvenus au bout de la chanson. Si les mots ne sonnaient pas toujours juste, le duo a impressionné le public en franchissant la barrière linguistique.

 Le public continue de jubiler, quand surgissent sur scène une femme et trois hommes pour une démonstration de kung fu Wushu. Boxe chinoise, maniement du fouet, fauchon, longue épée, bâton… Tout y passe pour illustrer la finesse des arts martiaux chinois.

"C'est comme dans les films de karaté qu'on regarde au cinéma", s'écrie un spectateur émerveillé. Outre le chant et la danse, la troupe de Nankin avait d'autres tours dans son sac, notamment un magicien qui émerveille les Ivoiriens en réalisant leur rêve de voir un jour de la neige. La danse se poursuit avec "Chanson d'amour de Kangding" exécutée par des artistes issus des minorités ethniques chinoises avant de laisser la place à des acrobates qui coupent le souffle au public.

Avec le "tissu aérien", le public est bluffé par les performances acrobatiques, tirées du "jujitsu", d'une jeune fille qui fait montre de sa grâce et de sa souplesse en se contortionnant telle une liane.

"Elle n'a pas d'os ?", s'interroge un spectateur. Le public a également droit à un "ballet sur épaule" fort apprécié, présenté par un couple avant les "cascades chinoises", une danse au cours de laquelle l'artiste change de masques avec une dextérité et une vitesse époustouflantes, sans oublier de cracher du feu pour clore le numéro.

La soirée s'achève au rythme des "tendances ethniques" avec des artistes vêtus de costumes magnifiques qui exécutent des chants et danses ethniques de Chine. "Quand on est content, on met ses plus beaux habits et on danse", dit-on en Côte d'Ivoire.

Pour ce bouquet final, la Côte d'Ivoire partage la scène avec la troupe chinoise de Nankin, rejointe par le Ballet national de Côte d'Ivoire et la Compagnie Tchétché.

Entre deux passages, le Ballet national fait voyager l'auditoire avec des chants et danses des principales régions de la Côte d'Ivoire, pour le plus grand bonheur du public qui repart de cette manifestation culturelle pour le trentenaire de la coopération sino-ivoirienne le sourire aux lèvres.