Côte d’Ivoire : Les chefs d’Etat ouest-africains au chevet du Mali à Abidjan (PAPIER GENERAL)

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a foulé le premier le sol ivoirien à 17h15 (locale et GMT).

Un peu plus d'une heure plus tard, à 18h24, l'avion du président du Bénin, Thomas Yayi Boni, président en exercice de l'Union africaine (UA), a atterri, puis a suivi le ministre nigérian des Affaires étrangères.

D'autres chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus en soirée.

- Advertisement -

L'arrivée des présidents du Niger, du Ghana et du Togo est prévue mardi.

Au total 15 chefs d'Etat et de gouvernement participeront à la réunion d'Abidjan.

Ils ont été accueillis par le président ivoirien Alassane Ouattara, élu en février président en exercice de la CEDEAO.

Dans une brève déclaration, Blaise Compaoré, a relevé que les pays de la CEDEAO sont "préoccupés" par la situation au Mali.

"Nous voulons aider le peuple malien à sortir de cette crise, c'est pourquoi nous sommes présents à cette réunion pour que soient préservés l'intégrité du territoire malien mais également l'ordre constitutionnel et les valeurs républicaines", a-t-il déclaré.

Le président Yayi Boni a, pour sa part, insisté sur la nécessité de "pacifier" l'espace CEDEAO afin d'assurer son développement. Selon lui, la réunion d'Abidjan n'est pas "un sommet de trop". Il vise à "examiner, il n'y a pas de doute, les conditions d'un retour à l'ordre constitutionnel au Mali", a-t-il dit.

"Il faut que nous puissions rétablir le président (Amadou Toumani Touré) par tous les moyens et que les élections soient tenues", a poursuivi Yayi Boni qui ajoute qu' "il faut faire en sorte que les Maliens qui ont pris les armes reviennent à la raison pour un retour à la vie constitutionnelle". "Le président du Mali est bel et bien Amadou Toumani Touré", a-t-il martelé.

Une mutinerie déclenchée mercredi a été transformée en coup d'Etat militaire qui a mis fin au régime du président Amadou Toumani Touré.

Les putschistes, menés par le capitaine Amadou Sanogo, ont annoncé la dissolution de toutes les institutions et la mise en place d'un Comité national de redressement de la démocratie et de restauration de l'Etat (CNRDRE).

La Commission de la CEDEAO a "fermement" condamné "les actions erronées des mutins", insistant sur sa réprobation sur tous les actes de conquête du pouvoir ou de maintien au pouvoir pare des moyens anticonstitutionnels.

L'Union africaine (UA) a suspendu le Mali de ses instances non sans prôner le retour à l'ordre constitutionnel.

Les Etats-Unis ont également condamné le coup de force au Mali et la France, l'ex-puissance coloniale, a suspendu sa "coopération régalienne" avec le pays.

Le mandat d'Amadou Toumani Touré, élu le 8 juin 2002, expire fin avril avec la tenue des élections présidentielles dans le pays.

Son régime est confronté depuis janvier à la rébellion touareg au nord.

Les putschistes ont justifié leur coup par le manque de moyens pour combattre la rébellion.