Côte d’Ivoire : 100.000 emplois menacés dans le secteur du plastique

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Le 22 mai, au terme d'un Conseil des ministres, le gouvernement a annoncé la mesure interdisant la production, l'importation,  la commercialisation, la détention et l'utilisation des sachets plastiques en Côte d'Ivoire.

 "L'application de cette mesure engendre inévitablement la suppression des emplois dudit secteur, et ce sont 100.000 travailleurs, pour une masse salariale de 30 milliards de francs CFA, qui sont menacés", a déploré jeudi Michel Djihi, porte-parole des travailleurs du secteur réunis au sein d'un Collectif. Selon M. Djihi, ce sont "plus de 200 milliards de francs CFA de chiffres d'affaires que vont perdre les producteurs dont  plus de 80 sociétés sont menacées de fermeture".

"L'Etat n'échappe pas aux impacts négatifs de cette mesure puisqu'il enregistre 40 milliards de francs de perte fiscale", a relevé M. Djihi lors d'une conférence de presse. Le gouvernement a donné un délai de six mois qui court jusqu'au 22 novembre aux cibles concernées pour écouler leur stock. "Ce délai n'est pas tenable", estime Michel Djihi qui propose "la modification ou la suppression du décret en question".

 Le Collectif propose, "au pire des cas", l'utilisation des plastiques biodégradables en substitution des sachets plastiques et la promotion de la filière de la collecte et du recyclage, source, selon lui, de "création de nouveaux emplois". Recevant mercredi les industriels exerçant dans le secteur des sachets plastiques, le ministre de l'Industrie et des Mines, Jean-Claude Brou, et celui de l'Environnement, de la Salubrité et du Développement durable, Rémi Allah Kouadio, ont affirmé leur engagement à appliquer le décret "dans tous ses aspects".

Ils ont invité les industriels à leur faire des propositions "aussi bien pour l'enlèvement des tonnes de sachets existants depuis plus de 40 ans que pour la mise en œuvre de la mesure d'interdiction". Cette mesure devrait mettre fin aux effets négatifs des sachets plastiques, difficilement dégradables, sur l'environnement et les populations, explique le gouvernement qui met en avant sa volonté de "protéger l'environnement et d'offrir aux populations, un meilleur cadre de vie".

Plusieurs pays africains dont le Maroc, la Tanzanie, l'Afrique du Sud et le Rwanda ont déjà interdit les sachets plastiques sur leur territoire.