Les retombées de cette coopération sont palpables dans la vie quotidienne des Ivoiriens.
"J'ai un ami qui a pu s'acheter une voiture neuve, de dernier cri à six millions de franc CFA (12 000 dollars) grâce à un concessionnaire qui s'est spécialisé dans la vente de marques chinoises", a fait savoir Jules Dobo, un enseignant ivoirien.
Selon lui, "aujourd'hui, même les voitures de luxe, les 4×4 sont à la portée du cadre moyen parce que les marques chinoises sont nettement moins chères que leurs concurrentes".
Et s'il y a un domaine dans lequel la population ressent le plus l'engagement de la Chine, c'est le domaine de la téléphonie mobile.
"La Chine a démocratisé l'accès au téléphone portable", soutient Amadou Traoré, un étudiant qui rappelle qu'il y a une quinzaine d'années, le téléphone portable était "un objet de luxe réservé à une certaine classe".
"Dans les grandes villes comme dans n'importe quel petit hameau aujourd'hui, tout le monde peut s'offrir un téléphone portable et communiquer", explique-t-il insistant sur l'invasion du marché par les téléphones de fabrication chinoise à "très bon prix".
Pour le Département Asie et Moyen Orient du ministère des Affaires Etrangères, la coopération sino-ivoirienne s'est matérialisée à travers plusieurs accords et conventions et diverses réalisations dans plusieurs secteurs de la vie socio-économique.
Les plus visibles de ces réalisations sont le Palais de la Culture à Abidjan et de l'Hôtel des parlementaires à Yamoussoukro. La Chine a également aménagé à Guiguidou (sud, 180 km d'Abidjan) un périmètre de près de 450 hectares pour la riziculture. D'autres projets d'infrastructures sont en cours de réalisation notamment la construction d'un centre hospitalier universitaire et d'un marché à Gagnoa (centre-ouest), la construction d'écoles sur l'ensemble du territoire ivoirien ou encore la réalisation d'un centre international d'exposition, la construction de 220 logements et d'un centre pour la lutte contre le paludisme.
Au sortir de la crise, les besoins sont nombreux pour la Côte d'Ivoire et la Chine a décidé de l'accompagner dans sa reconstruction. Lors de sa visite le 24 juin à Abidjan, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhai Jun a souligné la disponibilité de son pays à aider à la reconstruction de la Côte d' Ivoire après la grave crise post-électorale de 2010 et 2011.
Le clou de ces réalisations post-crise est le lancement en août des travaux de deux grands projets sino-ivoiriens, la construction de l'autoroute Abidjan-Grand Bassam (30 km) d'un coût de 60 milliards de franc CFA et la réalisation d'infrastructures pour l'approvisionnement en eau potable d'Abidjan.
"Les excellents relations d'amitié et de coopération entre la Chine et la Côte d'Ivoire connaissent un nouvel essor", a commenté l'ambassadeur de Chine en Côte d'Ivoire, Zhang Guoqing. Il en veut pour preuve, la visite "historique" du président Alassane Ouattara à Beijing qui a "renforcé de façon beaucoup plus énergique" la coopération entre les deux pays.
Le président ivoirien a séjourné en Chine du 17 au 20 juillet 2012 où il a effectué une visite officielle et pris part à la 5ème Conférence ministérielle du Forum sur la coopération sino- africaine. Alassane Ouattara s'était réjoui de cette "intense coopération" et avait encouragé "tous les pays africains à renforcer la coopération avec la Chine", estimant que le développement de la Chine constitue une grande opportunité pour le continent.
