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Afrique du Nord, Afrique de l'Ouest, Afrique centrale, Afrique de l'Est, Afrique australe : toutes les 5 régions africaines sont affectées par ce phénomène justifié par l'intensification des conflits dans certaines parties du continent avec pour corrolaire l'accroissement de l'insécurité et la perte de milliers de vies, la destruction massive des infrastructures et la perturbation des services.
"En outre, le non-respect des droits de l'homme et l'absence de l'Etat de droit ont entraîné beaucoup de souffrances de personnes innocentes, en particulier les femmes et les enfants qui sont les victimes des conséquences des déficits de gouvernance dans nombre de sociétés, tels que la violence sexuelle et les violences sexospécifiques, notamment les tueries, la torture, les enlèvements et le trafic d'êtres humains", note la Commission de l'UA.
D'après le rapport, "la situation humanitaire a été davantage aggravée par des situations d'urgence complexes comme la sécheresse entraînant la famine, les effets du changement climatique, l'augmentation des prix des denrées alimentaires ainsi que d'autres catastrophes naturelles ou dues à l'action de l'homme, lesquelles situations compromettent aussi les efforts qui sont déployés pour faire face au problème du déplacement forcé sur le continent".
Dans la région de l'Afrique du Nord, suite à la crise en Libye, près de 1,5 million de personnes sont recencées, notamment les migrants et les réfugiés comme ayant traversé les frontières pour se rendre dans les pays voisins : Tunisie, Egypte, Algérie mais aussi Niger, Tchad, Soudan et plus loin Italie et Malte.
"Au pic de la crise, souligne le document présenté aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA réunis en sommet à Addis-Abeba en Ethiopie dimanche et lundi, entre 15.000 et 20.000 personnes ont traversé chaque jour la frontière pour se rendre en Egypte et en Tunisie". Au total, ce sont deux millions de personnes déclarées déplacées à l'intérieur et à l'extérieur de la Libye.
L'Algérie est citée comme abritant environ 165.000 réfugiés sahraouis depuis le début des années 1970. "En Egypte, relève l'UA, il y avait environ 43.148 réfugiés de longue date, dont la majorité était des Soudanais, des Somaliens, des Erythréens, des Ethiopiens et d'autres nationalités. De plus, le pays avait reçu environ 283.000 nouveaux réfugiés libyens et 90.000 autres de différentes nationalités, tous en provenance de la Libye".
Pour la première fois, la Tunisie a connu un afflux de réfugiés estimés à plus de 1,5 million de personnes ayant traversé les frontières du pays et prises en charge par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale des migrations (OIM) dans le cadre d'une opération de rapatriement.
"A l'heure actuelle, informe l'UA, il reste environ 3.600 réfugiés dans le camp de Choucha, le seul camp ouvert, et les cas de ces réfugiés sont à l'étude en vue d'une réinstallation dans d'autres pays comme les Etats-Unis, les pays nordiques, le Canada et l'Australie. La majorité de ces réfugiés sont des Somaliens et des Erythréens".
En Afrique de l'Ouest, 178.163 Ivoiriens sont répertoriés au Liberia, 17.985 au Ghana, 4.701 au Togo et 2.477 en Guinée-Conakry. Au Niger, les autorités font état de la présence sur leur sol de 446 réfugiés et 4.755 personnes de différentes nationales en transit, en provenance de la Libye. Alors que 223.307 Nigériens ont été rapatriés du voisin libyen.
Au Liberia, parmi les 178.163 réfugiés ivoiriens, environ 33. 000 vivent dans des camps et la plupart des autres sont installés dans 230 communautés à proximité de la frontière avec la Côte d'Ivoire. 1.629 Libériens ont fait l'objet d'un rapatriement volontaire et ont été réintégrés dans leur pays.
S'agissant de l'Afrique centrale, près de 169.698 personnes ont été déplacées en République centrafricaine (RCA) et le pays abrite 17.504 réfugiés et demandeurs d'asile. Le Tchad a reçu en octobre 2011 environ 83.244 de ses ressortissants en provenance de la Libye et il abrite environ 200.000 réfugiés originaires du Darfour au Soudan, près de 55.000 réfugiés en provenant de son voisin centrafricain et quelque 50.000 réfugiés en zone urbaine de différentes nationalités.
Le Cameroun accueille environ 50.000 réfugiés des régions d'Afrique centrale et de l'Ouest, contre 115.000 au Congo originaires de la province de l'Equateur de la République démocratique du Congo (RDC) qui, à son tour, enregistre près de 1, 7 million de déplacés à cause de la guerre au Nord-Kivu, au Sud- Kivu et à l'Equateur, et plus de 400.000 réfugiés des pays voisins.
En Afrique de l'Est, le Djibouti dénombre environ 180.000 personnes touchées par la sécheresse et 30.000 réfugiés en majorité somaliens. L'Ethiopie compte 256.000 réfugiés dont 173. 800 Somaliens et 27.500 Soudanais. AU Kenya, où la sécheresse affecte 3,75 millions de personnes, 595.127 réfugiés et demandeurs d'asile sont déclarés.
1,5 million de déplacés sont mentionnés en Somalie, où 7,5 millions de personnes sont touchées par la crise que traverse le pays depuis deux décennies et 4 millions par la famine. Au Soudan, plus de 25.000 personnes ont fui les combats dans la région du Nil bleu pour se réfugier en Ethiopie et environ 75.000 déplacés vivent dans le Sud-Kordofan. Le Sud-Soudan est à 320.000 déplacés à cause des affrontements avec Khartoum.
Outre 140.000 personnes touchées par la sécheresse, la Tanzanie estime à quelque 109.000 le nombre de réfugiés provenant surtout de la RDC et du Burundi. L'Ouganda déclare autour de 100.000 réfugiés originaires encore une fois de la RDC, du Rwanda et du Soudan, et 78.000 déplacés contre 2 millions auparavant.
Pour l'Afrique australe, 146.814 réfugiés angolais se trouvent encore en Zambie, en RDC, en Namibie et au Congo. Au Mozambique, 7. 000 Somaliens, Ethiopiens et d'autres nationalités figurent dans les registres. Le Zimbabwe dénombre pour sa part 5.000 réfugiés, migrants et autres groupes vulnérables, y compris 50 à 70 demandeurs d'asile qui entrenet chaque mois dans le pays.
