Côte d’Ivoire : un haut responsable de l’armée sous Laurent Gbagbo condamné à 12 mois de prison ferme

Afriquinfos Editeur
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Le colonel Denis Adou Donga était accusé d'"atteinte à la sureté de l'Etat".

Il était soupçonné de tenir des "réunions secrètes", d'être en contact avec des militaires pro-Gbagbo exilés dans des pays de la sous-région ouest-africaine en vue de déstabiliser le régime d'Alassane Ouattara.

Des quotidiens proches du nouveau pouvoir avaient annoncé au lendemain de son arrestation le 27 juillet dernier la découverte d'un "arsenal de guerre" suite à une perquisition à son domicile.

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A l'audience, le ministère public représenté par le Commissaire du gouvernement, Ange Bernard Kessi, a requalifié les faits en " violation de consignes", le colonel n'ayant pas répondu à l'appel de la hiérarchie militaire qui demandait à tous les détenteurs d'armes de les restituer dans la période du 15 au 25 juillet.

Le procureur militaire a requis six mois de prison pour le prévenu lui trouvant des "circonstances atténuantes".

Le tribunal ne l'a pas suivi et a condamné le colonel Adou à 12 mois de prison ferme.

L'avocat du prévenu, Me Tié Hivat, jugé le verdict du tribunal "extrêmement décevant" et a décidé de se pourvoir en cassation.

Selon lui, le colonel avait en sa possession une kalachnikov et un pistolet automatique lors de son arrestation.

"Ce qui est insignifiant pour un officier supérieur de la gendarmerie nationale", à l'en croire.

Les audiences correctionnelles au Tribunal militaire d'Abidjan concernent 62 militaires impliqués dans les violences post- électorales de 2010 qui ont fait officiellement 3 000 morts.

Le tribunal va prendre connaissance de 123 dossiers se rapportant à des affaires de violations graves de droits humains, de viols, de meurtres, d'arrestations illégales, de séquestrations suivies de meurtres, de vols, de détentions arbitraires, de détournements de deniers et matériel publics, d'achat d'armes, de minutions, de recels de cadavres et de violations de consignes.

Des hauts responsables de l'armée sous l'ex président Laurent Gbagbo dont le capitaine Anselme Séka Yapo, ex-aide de camp de l'ancienne Première dame Simone Gbagbo, le vice-amiral Vagba Faussignaux, ancien commandant de la Marine nationale, le général de brigade Dogbo Blé, ex-patron de la Garde de sécurité de la présidence de la République, le capitaine César Néglé Dogba, ex- directeur de la Direction de la surveillance du territoire attendent de comparaître.