Un nouveau départ pour le Bureau ivoirien des droits d’auteurs

Afriquinfos Editeur
4 Min de Lecture

Ce comité a un délai de six mois à un an pour faire le toilettage des textes juridiques régissant le Burida, en assainir la gestion financière et administrative, suivre la perception et la répartition des droits d'auteur et rédiger une charte d'éthique et de déontologie des membres.

Il est chargé de régler les dissensions et dysfonctionnements qui minent la "maison des artistes" depuis belle lurette.

Une assemblée générale tenue le 28 janvier à Abidjan n'avait pu statuer sur le bilan financier et moral de l'équipe en place ni élire de nouveaux administrateurs, confirmant la renommée de pagaille régnant au sein de l'organe de régulation des artistes.

- Advertisement -

Les dirigeants se sont succédé à la tête du Burida sans trouver de solution durable aux divers maux qui minent le secteur mais la désignation de ce nouveau comité n'est pas du goût de tous les artistes.

"Le ministre Bandama Maurice (de la Culture et de la Francophonie vient de nous prouver qu'il veut nous arracher notre maison", protestait un artiste contre la décision ministérielle.

"C'est une décision politique pour faire du Burida la vache à lait du ministère de Culture et le mettre au service du pouvoir alors que nous, artistes, sommes naturellement libres, donc normalement anti-pouvoir", explique-t-il, arguant que Maurice Bandama, écrivain de son état, dont ils ont salué la nomination à ce ministère "a trahi" la famille des artistes ivoiriens.

Le Conseil d'administration provisoire comprend 17 membres dont les musiciens chanteurs Alpha Blondy, Tiken Jah, Meiway, Asalfo, Ken Adamo, Noël Dourey et les comédiens Léonard Groguhé, Marie Louise Asseu, tous considérés comme proches du nouveau pouvoir en place.

A l'annonce de cette nouvelle instance, plusieurs artistes ont dit être "gênés" par sa composition.

"Il y a trois noms que je ne voudrais pas citer mais qui me dérangent énormément", a déclaré la chanteuse Antoinette Konan, certains autres faisant valoir leur "insatisfaction".

Le président Laurent Gbagbo avait, en son temps, "donné" aux artistes le contrôle de leur "maison", sans parvenir à faire améliorer la gestion par les dirigeants.

La création de diverses corporations dont la plus visible, l' Union nationale des artistes (Unartci), a contribué à aggraver les mésententes entres artistes musiciens chanteurs et autres formes d' artistes.

Créé en 1981, le Bureau ivoirien des droits d'auteur est depuis 2008 une société civile de type particulier avec pour missions, entre autres, de protéger les artistes et lutter contre la piraterie, percevoir et répartir "au profit des auteurs et artistes-interprètes ou de leurs ayants droit" les redevances provenant de l'exercice de leur métier. Fin Le Burida représente différentes corporations du monde des arts et de la culture en Côte d'Ivoire, notamment les artistes-musiciens, des cinéastes, des peintres et des juristes.A l'occasion de la mise en place du Comité, le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandama, a assuré les artistes sur sa ferme volonté de faire du Burida, l'institution qui leur permettra de "vivre décemment de leur art", et les a appelés à la "retenue, au consensus et à la sérénité".