Côte d’Ivoire : la retraite à 60 ans diversement appréciée

Afriquinfos Editeur
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Le conseil des ministres du gouvernement ivoirien a décidé le 11 janvier l'augmentation de l'âge de départ à la retraite, qui passe de 55 à 60 ans suite à des déficits financiers cumulés établis à 110 milliards de FCFA depuis 2004.

"Les études réalisées font apparaître une aggravation de cette situation au cours des prochaines années et proposent des réformes devant permettre le retour à l'équilibre de cette branche", explique le communiqué du conseil des ministres.

"Cette décision est bonne dans la forme mais c'est dans le fonds qu'elle peut poser problème", note Sangaré Djakaridja.

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Pour lui, les diplômés ivoiriens commencent à travailler "sur le tard, vers 35-40 ans" de sorte que "c'est une bonne chose pour eux de travailler le plus longtemps possible".

"Seulement, il faut compter avec les fraudes sur l'âge", nuance- t-il relevant le cas de "ceux qui ont diminué leur âge pour aller à l'école".

"Ils auront largement dépassé l'âge normal d'aller à la retraite quand ils auront 60 ans. Est-ce qu'on est sûr qu'un vieux chauffeur de 70-75 ans pourra continuer à piloter un bus?", s’interroge-t-il.

Franck Olivier, vendeur en pharmacie, renchérit indiquant que la fraude sur l'âge est un phénomène presque normal en Côte d' Ivoire avec des exemples à profusion dans le milieu du football.

La quarantaine à peine entamée, il situe son problème à un autre niveau.

"Moi mon problème, c'est qu'on relève le pourcentage de la pension que je toucherai à la retraite".

Les anciens fonctionnaires ivoiriens traités par la Caisse générale de retraite des agents de l'Etat (CGRAE, publique) touchent plus de 75% de leur salaire contre 40% pour les retraités du privé gérés par la CNPS.

Franck Olivier se demande s'il est important de travailler si longtemps avec un salaire "insignifiant", de Smig (Salaire minimum interprofessionnel garanti, environ 35.000 FCFA, 70 dollars).

Le communiqué du gouvernement fait mention de l'augmentation du taux de cotisation, qui passera de 8 à 12% en 2012, puis à 14% dès janvier 2013.

Il prévoit, entre autres, le maintien de la période minimum de cotisation à 15 ans, la revalorisation des pensions sur le coût de la vie et non plus sur les salaires nominaux, l'âge-limite de l' enfant donnant droit à bonification qui passe de 16 à 21 ans et l' âge-limite pour bénéficier de la pension d'orphelin qui passe de 16 à 21 ans.