Guinée-Bissau : le feu président Sanha laisse de grands chantiers inachevés (PAPIER GENERAL)

Afriquinfos Editeur
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Depuis son investiture, cet ancien combattant anticolonialiste et membre influent du PAIGC (parti qui a conduit le pays à l' indépendance après une guerre de libération), a été plusieurs fois hospitalisé à Dakar et à Paris.

Sa dernière hospitalisation date de novembre à l'Hôpital Val de Grâce de Paris où il est décédé ce lundi.

Son intérim était déjà assuré pendant son absence par le président de l'Assemblée nationale, Raimundo Pereira, qui va continuer à assurer les fonctions de chef de l'Etat et organiser une élection présidentielle dans les 90 jours, selon la Constitution du pays.

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Un deuil national de sept jours est observé à compter de ce jour en Guinée-Bissau où le programme des obsèques n'a pas encore fixé.

Le président Sanha laisse un pays considéré comme un narco-Etat où l'armée demeure le plus grand facteur d'instabilité et de violence depuis son indépendance en 1974.

Il n'aura pas pu mener à son terme un de ses chantiers prioritaires : la réforme des forces armées et de sécurité qui sont citées comme les principaux piliers du trafic de la drogue venant d'Amérique latine et à destination de l'Europe.

Les troubles du 26 décembre dernier, perpétrés par un groupe de soldats mutins, qui étaient présentés par les autorités bissau- guinéennes comme une tentative de coup d'état, et par l'opposition comme le résultat d'un règlement de compte pour une cargaison de drogue, confirme la pertinence et la nécessité de cette réforme qui consiste à réduire les effectifs pléthoriques des forces armées (quelque 12.000 hommes).

Cette réforme voulue par les organisations régionale (CEDEAO) et internationale (ONU) tarde à être mise en oeuvre en raison du retard dans la mise en place des fonds nécessaires pour payer les pensions et aussi en raison d'une farouche résistance d'une partie des officiers supérieurs.

Le président Sanha laisse également en chantier un projet de conférence nationale de réconciliation, prévue ce mois-ci, dont l’un des principaux objectifs est de consolider la paix et la stabilité dans un pays où jusqu'à présent aucun chef d'Etat élu n' a terminé son mandat, notamment à cause d'un coup d'Etat.