Emmanuel Shéyi Adébayor ne veut visiblement pas remettre de l’huile sur le feu, après les mots très durs qu’ont eus à son endroit, dimanche dernier, les supporteurs d’Arsenal qui manifestaient leur exaspération vis-à-vis de la méforme de leurs joueurs, depuis le début de la saison.
"Ça aurait dû être toi, ça aurait dû être toi en Angola", avaient sans détours lâché les irréductibles d’Arsenal dans les travées du "White Hart Lane" de Tottenham, en faisant référence à la fusillade mortelle qu’a essuyée l’équipe nationale du Togo dans l’enclave de Cabinda, en janvier 2010. Des attitudes sportives condamnées avec la dernière vigueur par le coach Harry Redknapp de Tottenham et Arsène Wenger d’Arsenal.
Arrêter le bras de fer verbal selon Manu Adébayor
"Ces chants étaient terribles. Est-ce que j’ai été surpris ? Non. Déçu ? Oui", a confié sans ambages l’ex-international togolais, avant de poursuivre : "Evidemment, ces chants étaient destinés à me blesser, à m’énerver, à me déstabiliser. C’est triste que des parents laissent leurs enfants chanter ou entendre ça. Un enfant est influencé par les actes de ses parents. […] Mais, pour être honnête, je n’ai pas été surpris. Je m’attendais à quelque chose. Et cela ne m’a pas affecté du tout. J’ai beaucoup appris ces dernières années : la meilleure des réponses, c’est une bonne performance sur le terrain".
L’ancien capitaine de la sélection togolaise a par ailleurs affiché une posture de quelqu’un qui a mûri devant de telles épreuves morales et extra-sportives : "J’ai tout occulté pour me concentrer sur mon jeu. J’espère juste que les gens se souviendront de ce match pour les bonnes raisons et pour la façon dont nous avons joué. […] J’ai joué à Arsenal pendant trois ans et j’ai marqué 46 buts en 106 matches. J’en suis fier et je ne regrette rien. Oui, j’ai fait une erreur avec Manchester City (ndlr, en 2009) quand j’ai célébré mon but devant les fans d’Arsenal. Ils chantaient des chants méchants mais ce dont je ne m’étais pas rendu compte à l’époque, c’est que ma performance sur le terrain et mon but étaient des réponses suffisantes".
"J’ai présenté mes excuses depuis et j’espérais vraiment pouvoir tirer un trait sur cette histoire. […] Si je peux survivre aux balles en Angola, alors quelques insultes sans fondement auront un impact minime", a relativisé l’ancien joueur du Real de Madrid.
Afriquinfos
