En Afrique, la transition numérique doit être une transition verte

Afriquinfos Editeur
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Bassin du Congo (photo, AFD).

Le Caire (© 2021 Afriquinfos)- Partout sur le continent, le numérique – et plus spécifiquement les objets connectés – ont le potentiel de favoriser l’exploitation durable de l’énergie solaire, le suivi personnalisé des consommations d’électricité, la gestion intelligente des déchets, ainsi que l’amélioration de la qualité de l’eau. Si à l’échelle mondiale, l’Afrique n’est responsable que de 4% des émissions carbone – alors qu’elle concentre 17% de la population – le continent demeure, en raison même de ce paradigme et de son fort potentiel, celui qui a le plus de chances de faire rimer transition numérique et transition écologique.

Après avoir signé l’Accord de Paris en 2015, un grand nombre de nations et de régions se sont engagées en faveur de la neutralité carbone et prennent des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique. Chacune suit un chemin différent, adapté à son profil de ressources et à son environnement.

L’Afrique en ce sens connaît un contexte particulier: le continent a, selon la Banque africaine de développement (BAD), des besoins en infrastructures qui pourraient être compris entre 130 milliards de dollars et 170 milliards de dollars par an, alors même que les derniers rapports du GIEC indiquent que les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées depuis 1850.

Le continent a ainsi tout intérêt à se lancer dans la course à la neutralité carbone: il y va de l’avenir de notre planète mais aussi de la pérennité de son développement. Pour impulser un système énergétique intelligent à zéro carbone, il convient de renforcer trois dynamiques fondamentales : la transformation nette zéro carbone, la transformation énergétique et la transformation numérique.

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Vers le vert à base du numérique

La première – la transformation nette zéro carbone – consiste dans le fait de permettre à de nombreux secteurs de gérer leurs actifs carbones selon des principes adaptés à leurs domaines respectifs. L’objectif est de les faire passer d’une faible émission à une émission de carbone presque nulle. Le concept de zéro émission nette se différencie de la neutralité carbone, en ce que cette dernière n’implique pas nécessairement la séquestration de ce dernier.

La transformation énergétique est la seconde dynamique qu’il est nécessaire d’accélérer en Afrique. Celle-ci a le potentiel de rendre la production et la consommation d’énergie plus fiables, plus sûres et plus efficaces, passant d’un système centralisé unique à un système diversifié, distribué et intégré. L’objectif final est d’atteindre une coordination à énergie multiple et de présenter un bilan carbone neutre, en utilisant davantage de ressources renouvelables. C’est en ce sens que Huawei a déployé au Cameroun la solution Rural Solar Power, qui combine les réseaux ruraux et l’énergie solaire en formant un écosystème complet comprenant l’agriculture, l’électricité et les applications mobiles.

De 2014 à 2021, Huawei a signé trois phrases du projet Rural Solar Power (panneaux solaires hors réseau), avec le Ministère de l’Eau et l’Énergie du Cameroun. Cette initiative a bénéficié à plus de 350 villages et 40.000 ménages, qui ont ainsi pu avoir un accès facilité à des sources d’électricité fiables. Les réseaux électriques constituent un autre domaine structurant dans la course à la transformation énergétique. Ce secteur évolue rapidement grâce aux nouvelles technologies – en s’appuyant particulièrement sur la vidéo et l’intelligence artificielle.

Ces outils permettent de détecter à temps les défauts potentiels, éliminant ainsi 90 % des pannes de courant chaque année. De ce fait, disposer d’une plateforme de contrôle et d’applications intelligentes permet de pouvoir intervenir en urgence, et ouvre la voie vers une maintenance 30% plus efficaces. Ces prouesses sont d’autant plus significatives en Afrique, dans la mesure où l’extension de la couverture électrique y constitue une priorité : 60% de la population issue du continent n’a pas accès à l’électricité (Banque Mondiale).

Enfin, la transformation numérique sera le pilier de la neutralité carbone et de la transformation énergétique. Bien que la digitalisation de l’industrie pétrolière et gazière en soient encore à leurs débuts, la transformation numérique ouvre la voie vers 3 opportunités pour ces secteurs : reconstruire les modèles commerciaux, transformer les modèles de gestion, et accélérer la croissance en créant de la valeur. Les technologies cloud permettent par exemple une planification centralisée de l’information, une gestion et un contrôle intelligents, un provisionnement flexible, des services pratiques, ainsi qu’une sécurité et une efficacité élevées.

Les conclusions du dernier Rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) viennent rappeler l’urgence climatique. Selon ces dernières, le réchauffement de la planète pourrait s’élever à +1,5°C d’ici 2030, soit dix ans plus tôt que prévu. En dépit de ce «choc climatique» annoncé, l’Afrique doit pourtant poursuivre son développement en renforçant notamment ses infrastructures, sur fond d’engagements responsables. Chez Huawei, nous sommes convaincus que concilier l’industrialisation à la croissante verte est un impératif que l’Afrique est en mesure de relever.

Pour ce faire, le continent a besoin d’un paradigme favorable, mais surtout des bons alliers et de politiques courageuses, qui sont déjà – si ce n’est votées – pensées lors d’événements tels que le One Planet Summit, les COP successives, ou encore la Semaine africaine du climat.

Afriquinfos