Avant-Première du nouvel album d’Amel Bent

Afriquinfos Editeur
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Avant-Première du nouvel album d'Amel Bent

BIO AMEL BENT

Amel Bent: “J'ai l'impression qu'on a commencé à me voir quand j'ai commencé à chanter. Et je me dis que tant que je chanterais, il ne peut pas y avoir de fin. Ca s'arrêtera quand moi je l'aurais décidé.”

Il est toujours jubilatoire d'assister à une libération. À une renaissance.

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À une confirmation.

Amel Bent, née hier et destinée à incarner l'avenir, sort son cinquième album, “Instinct”. Un titre qui ne doit évidemment rien au hasard. L'instinct est ce qu'il reste quand les limites klaxonnent. Quand l'heure de la remise en question a sonné. Ils ne sont pas nombreux les artistes à être capable de quitter leur cocon pour dépasser la formule. À se transcender.

Amel Bent n'a jamais gagné à la loterie. Ce qu'elle a, ce qu'elle est, elle l'a obtenu en combattant, en y croyant encore et encore. En restant debout, malgré les tempêtes, les coups durs, les cyniques, les portes qui ne s'ouvrent d'habitude qu'à ceux qui ont déjà tout.

Amel Bent, Photo via agence Riseup

On a grandi avec elle. Nous dans notre canapé, elle sur les écrans. Une gamine alors. Avec un regard qui ne lâchait rien et un sourire qui ne se bradait pas. On a rencontré sa famille, ses racines, ses souvenirs. On l'a adopté parce qu'il ne pouvait en être autrement. Et puis, il y a cette voix bien sûr. Une voix capable autant d'emmener que de convoquer les larmes, de noircir les pistes de danse que de réchauffer les âmes meurtries. De prendre par la main. De dessiner des lendemains possibles. D'entrée, on comprend. Amel Bent n'aura pas à choisir. Elle est l'incarnation de cette nouvelle génération, qui a grandi en écoutant aussi bien du rap, de la chanson française, du R&B que de la pop et de la variété. Les ghettos sont faits pour être dépassés. Amel Bent plane au-dessus des clichés et impose sans attendre son style, fait de mélodies qui accrochent, d'accords souvent mineurs qui n'oublient pas que l'homme n'existe pas qu'en surface. Des tubes aussi. “Ma Philosophie”…

La suite? Cinq albums désormais, un public qui suit et démontre une fidélité en titane, dix ans de carrière. Et tout reste encore à écrire. Amel Bent préfère, aux chiffres qui figent, les aventures au long cours: “C'est un journaliste qui m'a appris l'autre jour que j'étais là depuis dix ans. Je ne m'en serai même pas rendu compte sinon. Je suis hyper fière de mon parcours mais je préfère attendre pour célébrer mes trente ou quarante ans de carrière. Là, je pourrais vraiment me la raconter (rires). Dix ans, c'est mignon, c'est genre noces de coton.” Voilà. Amel veut durer, se battre et avancer. Qu'elle enregistre avec Rohff, Aznavour ou Ne-Yo, qu'elle enflamme la scène des Enfoirés, elle donne beaucoup, elle avance toujours, elle grandit.

Ce nouvel album, plus qu'un simple énième enregistrement, est bel et bien un virage, une prise de risque totale, la volonté de se faire violence pour franchir un cap. Amel Bent, et les artistes ne sont pas nombreux à oser cela, à accepter de s'avouer certaines choses. Et plutôt que de se laisser aller au confort de l'habitude, elle a préféré le grand saut. Pour le meilleur.

Elle raconte: “Je pense que c'est mon album le plus libérateur. Le fait d'être partie chanter ailleurs, pour moi, c'était d'une violence inouïe. Avant, pour les quatre premiers albums, j'avais travaillé avec les mêmes personnes, le même matériel, au même endroit. C'était mon repère, ma base. Le monde et ce milieu évoluent tellement vite, que d'avoir ma petite équipe, c'était une manière de me rassurer. Mais j'avais besoin d'être bousculée, d'évoluer. Je ne me le suis pas avoué tout de suite. Avant, je refusais de chanter dans un autre micro que le mien, c'était dingue! Mais moi, si je dois changer, je change tout… Je ne pensais pas que ça allait être aussi dur. Pour ce disque, je me suis vraiment retrouvée en terrain inconnu. Et il y a eu des moments où j'ai craqué. Je pleurais en pleine séance de studio, j'étais tellement encore bloquée dans mes trucs genre “Amel Bent, ce n'est pas ça qu'elle doit chanter, Amel Bent, ce n'est pas dans cette tonalité, cette tessiture”, que j'ai eu peur et que je n'y arrivais pas. Et le plus dur, ça a bien sûr été de sortir de ça. D'arriver enfin à me dire des trucs comme “Pourquoi, si j'aime ce morceau, je ne le chanterais pas?”. Un artiste, ça doit tout se permettre. C'est même son rôle. Et c'est pour ça que je dis que cet album est libérateur pour moi. C'est moi avec beaucoup plus de libertés. J'ai fait un vrai travail sur moi.”

Amel Bent, Photo via agence Riseup

On comprend alors mieux ce titre d'album, “Instinct”. Amel Bent a accepté d'affronter ses craintes, ses doutes, ses désirs également. Parce qu'un instinct, ça ne se formate pas, ça s'apprivoise à la rigueur. Ça s'accepte surtout.

Résultat? Des maquettes internationales (Los Angeles, Las Vegas, Miami…), pendant toute une année, jusqu'à l'enregistrement à Courbevoie, avec, pour les prises de voix, son fidèle Volonia derrière les manettes. Avec aussi Jérôme Sebag comme compositeur principal, François Welgryn son fidèle parolier et DJ Kore à la production. Et pas mal d'autres.

Au final, “Instinct” est un disque renversant, lumineux même lorsqu'il flirte avec une mélancolie vertigineuse, où Amel Bent se dévoile comme jamais, à la fois princesse et lionne, femme de combat et enfant qui se rappelle, elle passe d'un tube résolument moderne et prompt à déchaîner les corps à une ballade belle à chialer (et qui n'est pas sans évoquer Aznavour, toujours lui!), à un brûlot hip hop quasi tribal à un délire girlie fédérateur. Qu'elle chante l'amour impossible ou la beauté en souffrance de la mixité, le monde devenu fou ou l'espoir toujours vivant, elle rayonne, partage, sublime. Et, si l'on ferme les yeux, on peut même la voir… Danser. Oui. Amel Bent a réintégré son corps.

““Danse Avec Les Stars” m'a aidé dans le sens où je me suis rendu compte qu'il y avait une différence entre faire sa star et faire le show. Ce sont deux choses vraiment complètement différentes. J'ai appris à m'octroyer le droit de faire du show, tout en restant la personne que je suis. J'ai tellement eu peur, à mes débuts, à 18 ans, de devenir la reine des connasses (rires). J'avais peur de me retrouver seule.

 Amel Bent, Photo via agence Riseup

 Et puis, avant même que l'album ne sorte, Amel est partie en tournée. Autre déclic, nouvelle confirmation: “Je suis partie en tournée à partir de novembre. Les concerts se découpent en trois parties. “Danse Avec Les Stars” m'a vraiment donné envie de créer des ambiances différentes, d'ajouter de la danse, du show, de changer de tenues… On a beaucoup taffé en termes de lumières par exemple. Et au final, on propose trois tableaux complètement différents. Le premier, je suis un peu en lionne, avec mes danseuses, on fait les morceaux ambiance tribale, un peu africains. Dans les thèmes, c'est ambiance warrior. Et on revisite tous les albums. Et les lumières, elles sont jungle! C'est soit tout vert, soit tout rouge. Le deuxième tableau, c'est tout en noir et blanc, c'est acoustique, j'ai la grande robe, Aurélien et son piano qui sont devant, et on reprend les morceaux mélancoliques. Et la troisième partie, c'est celle un peu festive, où je reviens encore en dansant, plein de couleurs, plus pop. Et tout ça dure une heure trente. Cette tournée va aller jusqu'en décembre 2014. La réaction du public? C'est un truc de fou. En l'espace de quatre concerts, grâce à internet, les fans chantaient déjà les nouveaux morceaux par cœur. Avant, si, je dansais. Mais pas sur scène (rires). Maintenant, j'ai deux danseuses. Ça fait une charge de travail énorme en plus, les premiers jours ont été très durs mais là, c'est bien rôdé, ça tourne grave. Ça tue. Et maintenant, quand je danse sur scène, les gens crient, c'est des putains de moments à vivre. Quand ma mère m'a vue sur la tournée, elle m'a dit: “On dirait Michael Jackson! Beyoncé! (rires)”

James Brown disait:“Une chanson ne peut pas changer le monde. Elle peut juste changer une vie. C'est bien plus important.” Voilà la force d'Amel Bent. À coups de mélodies reptiliennes et d'accords mineurs, d'éclats de lumière et d'ombres mouvantes, elle sort ici son meilleur album et parle à l'autre, sans barrière ni estrade. Quand on lui demande le mot qui parviendrait à la définir le mieux, à décrire ce disque sans rien oublier, sans hésiter, elle répond: “Combattante. Depuis le début. Pour moi, c'est très important cette notion. Combattante, ouais, c'est bien, combattante ! J'ai pris conscience que j'avais le droit. Le droit de faire autre chose, d'évoluer, de me faire plaisir. Je le sais maintenant.” L'avenir appartient à Amel Bent. 

Amel Bent, Photo via agence Riseup

TRACK BY TRACK

GEMINI : J'ai fait la mélodie. J'ai co-écrit le texte. En anglais, ça veut dire gémeaux. Je suis gémeaux. Je ne suis pas une grande fan d'astrologie mais j'ai toujours pensé que, mine de rien, mon signe allait bien avec ma personnalité. Il y a un côté chez moi un peu double. Je trouvais ça rigolo d'avoir en permanence ces extrêmes qui vivent très bien ensemble. Même musicalement. De passer du hip hop à la variété, de mettre sur le même album un duo avec Rohff et une chanson avec Charles Aznavour. Et mon côté femme-enfant. En même temps super responsable et en même temps une gamine capricieuse qui peut taper du pied et pleurer parce qu'elle n'a pas eu son Big Mac. J'ai toujours en moi ces extrêmes qui font un peu chier tous les gens qui vivent avec moi. Et je l'ai mis en premier sur l'album parce que ça commence en disant ”Qui suis-je?”. C'est un peu une carte d'identité. Moi, je peux être le chaud comme le froid, je peux être la hyène qui va défendre sa meute comme la petite fille sage à qui tu ne pourras rien refuser.

INSTINCT : C'est le fameux morceau avec un sample de guitare de DJ Franck E, le mec qui a écrit pour Beyoncé, Kanye West,… C'est le morceau et le titre de l'album. Ce sont des sonorités tribales, africaines et c'est le constat de ce monde qui part en vrilles, de cette société de plus en plus individualiste, trop égoïste. Ça suggère qu'il faudrait peut-être retourner à son état primitif, animal pour s'en sortir.

REGARDE-NOUS : C'est le morceau le plus léger de l'album. Le morceau happy pour s'éclater, faire la fête. Un morceau très girlie avec un rythme très entraînant. C'est le morceau sur lequel je vais le plus danser sur scène. Au niveau du thème, c'est “J'ai tellement pas eu l'habitude d'être si heureuse, si amoureuse que je ne me reconnais pas et pourtant, ouais, c'est moi.” Je suis surprise d'être aussi bien, tout de suite, maintenant (rires).

EN SILENCE : C'est la grosse ballade de l'album. La ballade chanson à voix. Composée et écrite par Jérôme Sebag. Le thème est assez beau, assez fort. Je pense que ça nous est tous arrivé d'être obligé d'aimer quelqu'un en secret, en silence parce que ce n'est pas possible autrement. Ça parle de cet amour qui est censé nous tirer vers le haut et qui va finalement nous détruire. C'est je t'aime en silence. Je t'aime dans mes rêves et quand j'ouvre les yeux, il n'y a plus rien. On ne dit pas pourquoi: ça peut être parce que la personne n'est plus là, parce que je suis blanche et toi noir, parce que je suis musulmane et toi juif, parce que je suis un mec et toi aussi. Je suis obligée de t'aimer dans ma tête.

TOUT : L'idée m'est venue d'un film avec Anne Hathaway qui s'appelle “Un Jour”. C'est un film qui m'a bouleversée. J'avais entendu ce morceau que je trouvais un peu Maroon 5, un peu pop et qui me bottait bien. Et même si le rythme était entraînant, il y avait cette mélodie un peu mélancolique, il se dégageait une vraie nostalgie du titre. Un soir, je vois ce film et le lendemain, j'appelle Aymeric et Siméo, deux mecs avec qui j'écris aussi et je leur dis que j'ai vu un film et qu'il faut absolument qu'on en parle dans une chanson. Le film, c'est l'histoire d'un couple qui s'aime et se sépare toute sa vie, ils passent à côté l'un de l'autre toute leur vie. Terrible ! 

LA LIONNE SAIGNE : C'est le morceau un peu hip hop. C'est un ego trip. De temps en temps, pour me donner du courage, je vais sur internet et je tape “dicton courage”. Et je me dis qu'il y a forcément des grands philosophes, de grands savants ou poètes qui ont dit des phrases qui ont dû soulever des peuples entiers. Et si ça peut juste soulever mon estime de moi pendant deux minutes (rires)… Et là, je tombe sur un diction arabe qui dit: “Quand le lion saigne, les hyènes reprennent courage”. C'est tellement vrai. Quand tu es au top, tout le monde te fait des sourires et le jour où tu te blesses, soit on te tourne le dos, soit on se fout de ta gueule,… Ce morceau, c'était pour dire: “ouais, la lionne saigne mais elle n'est pas morte. Et elle retourne dans l'arène et vous allez vous rendre compte que c'est elle la reine!” Ego trip total ! 

MA CHANCE : C'est un peu le pendant de “Ma Philosophie”. Moi, j'appelle ce genre de chanson les chansons à espoir. Ça peut paraître un peu bateau pour des gens qui ont eu des parcours plutôt simples avec des enfances on va dire normales mais je sais aussi qu'il y a des milliers de personnes qui ont plutôt eu une enfance comme la mienne. Et moi, j'ai toujours eu besoin de ce genre de morceaux. Quand je fais des chansons comme ça, je pense toujours à ceux qui vont les écouter et y trouver quelque chose pour y croire encore. Moi, avec mes chansons, j'attire pas mal de gamines, des femmes qui ont souffert. Avec “Ma Philosophie”, j'ai eu des histoires de fous ! Une femme de 50 ans, un jour, m'a dit que son mari la tapait depuis 30 piges et qu'en entendant mon morceau à la radio, elle l'a quitté direct. Avec “Ma Chance”, je me dis qu'il y a peut-être une gamine de 15 piges qui se dit qu'elle n'a aucune chance de réussir et qu'en l'écoutant, elle aura encore de l'espoir, l'envie de continuer. Peut-être que c'est dérisoire, peut-être que ce n'est qu'une bouteille à la mer mais je me dis que si ça atteint une seule personne, why not? Si ça peut changer ne serait-ce qu'une seule vie, c'est déjà énorme. 

QUAND JE DANSE : C'est le duo avec Ne-Yo. J'ai énormément d'admiration pour lui. C'est déjà un chanteur incroyable. Le mec écrit pour Rihanna, Beyoncé, Whitney, ses compositions déchirent tout. C'est un pur artiste et un super danseur. Je voulais vraiment l'intégrer au morceau, pas qu'il fasse ça de loin. Il est finalement venu deux jours à Paris. Il écoute le titre puis me demande de quoi j'ai envie de parler dessus. À l'époque, j'étais en plein dans “Danse Avec Les Stars”. Je lui raconte que j'ai toujours été freinée par mon physique, que j'ai toujours voulu danser mais qu'il y a trop de choses qui me bloquent. Mais que là, je suis en train de changer, de reprendre possession de mon corps, qu'il se passe quelque chose. Et que maintenant, quand je danse, c'est comme quand je chante. Ça commence à me faire le même effet. Ça le touche vachement et il me dit qu'on va donc parler de tout ça dans le morceau. Dans la chanson, il est mon partenaire et il me dit que la seule personne qui peut m'empêcher d'avancer, c'est moi même. Et moi, je lui réponds que quand c'est lui qui me regarde, quand je danse pour nous deux, j'ai envie de prendre la lumière, de me sublimer et ce n'est plus pareil. Il est resté deux jours, on a enregistré ensemble, c'était super. Et la deuxième journée était en option et c'est lui qui a demandé à revenir. 

LES TEMPS QUI COURENT : Pour moi, c'est le titre aznavourien de l'album. C'est comme ça que je l'appelle (sourire). J'ai découvert Aznavour entre 3 et 5 ans. Et je ne voulais écouter que lui après ça. Pendant des années. Ses chansons, c'est la BO de ma vie! J'ai même réussi à dégoûter des gens qui étaient fans (rires). Ce mec, c'est comme mon père ! Et puis, c'est un mec qui me donne beaucoup d'espoir, il s'est tellement battu avant d'y arriver. “Je M'Voyais Déjà”, pour moi, c'est le premier rap ! Moi, je n'ai pas appris la musique, j'ai d'abord appris Charles Aznavour (rires). Et un concert sur deux, je pleure quand je chante cette chanson. Quand je l'ai reçue, ça faisait trois ans que je n'étais pas montée sur scène, j'enregistrais de temps en temps, je m'ennuyais pas mal, une période plutôt sombre. Et donc là, David Esposito et François m'appellent pour me dire qu'ils m'ont fait une chanson. Ils me l'envoient, je l'écoute et je fonds en larmes. C'est le seul morceau que je n'ai pas écrit, que je n'ai pas touché, rien. Pour moi, c'est un chef d'œuvre, c'est le plus beau morceau de mon répertoire, les cinq albums confondus. Avec celui qu'Aznavour m'avait écrit. Ce titre, je l'ai enregistré en deux fois. Parce que quand j'ai commencé à le chanter, en plein milieu du deuxième refrain, je me suis mise à chialer. Volodia aussi. C'est un joli morceau sur la vie, très poétique, avec une  mélodie incroyable. 

SANS TOI : “Sans Toi”, ce sont les rendez-vous de la vie. C'est à dire que je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas de bonnes ou de mauvaises personnes dans les rencontres, simplement des mauvais ou des bons moments. J'ai fait le bilan sur toutes mes rencontres. Et tu te rends compte que tout est une question de timing. Et “Sans Toi”, c'est ça. C'est d'avoir eu à côté de toi les bonnes personnes mais de ne pas avoir été prête à ce moment-là. 

J'IRAI TE CHERCHER : C'est déjà le morceau préféré de ma soeur et de mon frère. J'ai hésité à le mettre dans l'album, j'ai hésité à l'enlever. Mais j'ai une vraie tendresse pour ce morceau. Parce que j'ai des gens autour de moi qui ont vécu ça tellement fort. Les couples mixtes. Avec les familles qui te renient, qui te ferment leurs portes d'un coup, c'est tellement affreux et violent! Quand j'ai écrit le morceau, je l'ai fait avec beaucoup de naïveté, presque de légèreté. Et il n'y a pas longtemps, on était en voiture et ma sœur me demande de lui remettre “J'Irai Te Chercher”, sous prétexte qu'elle l'adore. Elle me prenait la tête à me le demander en boucles. Je lui demande pourquoi c'était son morceau préféré de l'album et elle me répond:“Je sais pas moi. Parce que c'est trop nous, c'est trop ce qu'on a vécu.” Tu vois, ma mère est avec un Béninois-Togolais, ça a été dur. Mes frères et sœurs sont métisses et sans rentrer dans les détails, ça n'a pas été facile tout le temps. Imagine, il y a trente ans, un Noir avec une Arabe… Moi, on m'a dit des trucs du genre “tes frères et sœurs, ils sont moches, ils ont des gros nez”, des trucs vraiment hyper racistes. Alors que pour moi, la mixité, le métissage, c'est la plus belle chose au monde. Aujourd'hui, si on me disait les mêmes saloperies, je me battrais. Mais j'en garde beaucoup de rancœur. Et du coup, ce morceau, c'est ça, le combat des gens par amour. Et je trouve ça trop beau. 

QUAND LA MUSIQUE EST BONNE : Je voulais mettre la reprise dans l'album parce que je m'étais beaucoup investie dans ce projet, comme si c'était l'un de mes propres morceaux. Tout simplement. 

Voici la vidéo « coulisses » de l’album :

INSTINCT TOUR – AMEL BENT

07/11 • Forges les Eaux • Espace Beauchet

09/11 • Liège (Belgique) • Forum

12/11 • Abbeville • Théâtre

16/11 • Paris • Olympia

17/11 • Paris • Olympia

22/11 • Bruxelles (Belgique) • Cirque Royal

23/11 • Lille • Théâtre Sébastopole

28/11 • Lyon • Le Transbordeur

29/11 • La Grande Motte • Le Pasino

05/12 • Puteaux • Théâtre des Hauts de Seine

06/12 • Nantes • Cité des Congrès

07/12 • Angers • Centre des Congrès

13/12 • Tours • Le Vinci

14/12 • Rennes • Liberté

20/12 • Lausanne (Suisse) • Métropole

11/01• Dole • La Commanderie

31/01 • Bordeaux • Medoquine

01/02 • Carcassone • Théâtre Alary

02/02 • Toulouse • Bikini

04/02 • St Quentin •Le Splendid

05/02 • Amiens • Cirque Jules Vernes

09/02 • Longjumeau • Théâtre

14/02 • Yerres • C.E.C

 18/02 • Bourg Valence • Théâtre Le Rhone

19/02 • Marseille • Le Silo

25/02 • Nancy • L’Autre Canal

26/02 • Sausheim • L’Eden

04/03 • St Amand • Pasino

05/03 • Clichy • Théâtre

08/03 • Maromme • Espace Beaumarchais

15/03 •St Romain Colbosc • Le Siroco

05/04 • Genlis • L’Agora

15/04 • Valenciennes • Petite Forêt

16/04 • Dunkerque • Le Kursaal

17/04 • Bruxelles • Cirque Royal

20/05 • Roissy • L’Orangerie

21/05 • St Claude • Palais des Sports

E-card du nouvel album d’Amel Bent, « Instinct »