Température sur la Terre en hausse, l’ONU alerte: Bilan de l’exécution des promesses climatiques de la COP21

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New York (© 2023 Afriquinfos)- Les pays du monde doivent faire « beaucoup plus, maintenant, sur tous les fronts » en matière de lutte contre le changement climatique, selon un premier bilan de la mise en œuvre de l’accord de Paris de 2015, publié ce vendredi 8 septembre par l’ONU, à 83 jours de la COP28. « Le monde n’est pas sur la trajectoire pour atteindre les objectifs de long terme de l’accord de Paris », conclut le texte publié sous l’égide de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Pour limiter le réchauffement à 1,5 °C – la limite la plus ambitieuse de cet accord historique -, les émissions de CO2 devront atteindre un pic avant 2025 et l’atteinte de la neutralité carbone nécessitera le développement des énergies renouvelables ainsi que la sortie de toutes les énergies fossiles sans captage de CO2, est-il écrit. Ce « bilan des efforts mondiaux de mise en œuvre de l’accord de Paris » est un document attendu de longue date, puisque c’est le premier exercice du genre depuis 2015 et la COP parisienne.

A cette occasion, les nations s’étaient engagées à limiter l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre leurs efforts pour la limiter à 1,5 °C. Avec déjà près de 1,2 °C de réchauffement, le monde subit dès à présent des événements extrêmes comme les canicules, sécheresses, inondations et méga-feux qui ont ravagé diverses régions du monde cet été – le plus chaud jamais mesuré sur le globe. Et ils sont démultipliés à chaque dixième de réchauffement supplémentaire.

« Il existe une fenêtre qui se referme rapidement pour augmenter les ambitions et mettre en œuvre les engagements existants afin de limiter le réchauffement à 1,5 °C« , prévient le bilan. Ce dernier suggère une fois de plus de multiplier les efforts en faveur de la finance, en premier lieu vers les pays en développement, de la baisse des émissions ou encore de l’adaptation au changement climatique.

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L’intérêt de ce nouveau rappel à l’ordre, qui puise dans les volumineux et alarmants rapports scientifiques du Giec, est qu’il constituera la base indiscutable des âpres négociations de la 28e conférence climatique de l’ONU, du 30 novembre au 12 décembre aux Emirats arabes unis. Elle est annoncée comme la plus grande COP jamais réunie, avec au cœur des discussions l’avenir des énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz.

Son président, Sultan Ahmed al-Jaber, aussi à la compagnie pétrolière nationale émiratie, a réagi en appelant à « tripler les énergies renouvelables d’ici à 2030, commercialiser d’autres solutions sans carbone, comme l’hydrogène, et développer un système énergétique exempt de tout combustible fossile sans captage de CO2, tout en éliminant les émissions des énergies que nous utilisons aujourd’hui ».

« La réussite de la COP28 dépendra en grande partie de la manière dont le monde réagira aux résultats du bilan mondial », a indiqué Kaveh Guilanpour, du centre de recherches sur le climat C2ES. Mais « l’heure de vérité sonnera au début de l’année 2025, lorsque les pays devront mettre sur la table de nouveaux objectifs climatiques« , comme prévu par l’accord de Paris.

Cette publication intervient également au moment où les dirigeants des grandes nations du G20 se réunissent à New Delhi, avec peu d’espoir de réaliser des avancées ambitieuses sur la question climatique. Les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis et de l’Europe baissent depuis des années, tandis que celles de la Chine – premier émetteur planétaire – et de l’Inde continuent d’augmenter. « Les principes fondamentaux de l’accord de Paris ne sont pas encore respectés par les 197 parties » mais « la charge de la réponse incombe à 20 pays » en premier lieu, a déclaré jeudi à l’AFP le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, en direction des dirigeants du G20.

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