«J’ai tout enduré à cause du rêve que j’avais. Mais maintenant, le rêve est mort et j’ai choisi d’arrêter. C’est un choix difficile, mais il fallait le faire pour des raisons de sécurité», s’est tristement justifié Nhial Bol dans le quotidien soudanais «Sudan Tribune».
Arrêté et emprisonné à de multiples reprises au Soudan, avant l’indépendance, Nhial Bol a été l’un des premiers et des plus fervents supporters de l’indépendance du Soudan du Sud en 2011. Très respecté pour son indépendance, il n’hésitera pas ensuite à se montrer critique vis-à-vis du nouvel État et des protagonistes de la guerre civile, notamment le président Salva Kiir et Rieck Machar.
Cette prise de position lui coûtera la fermeture du quotidien «The Citizen» et la chaîne de télévision du même nom, dont Nhial Bol était l’éditeur. Privé de son travail et constamment menacé pour sa passion, le journaliste décide finalement de battre en retraite.
Les menaces contre les journalistes sont de plus en plus fortes au Soudan du Sud. En août dernier, le président Salva Kiir avait déclaré qu’il irait même jusqu’à tuer les journalistes qui travaillaient contre le pays. En un an, sept journalistes ont été tués dans le pays en raison de leurs publications contre le régime.
P. Amah