Karim Wade n’échappera pas à la Justice malgré certaines sorties à la limite du déraisonnable de son père. Wade père aurait corsé les choses de son fils en donnant libre cours à ses tempéraments orageux. Et pourtant, les 12 années (2000-2012) passées à la tête du Sénégal, auront permis à son rejeton Karim Wade de s’enrichir de façon exponentielle. Ce dernier qui détenait plusieurs portefeuilles (Ministre de la Coopération internationale, des Infrastructures et de l’Energie, des Transports aériens) était appelé par ses concitoyens « Ministre de la terre et du ciel ». Par le biais de son poste ministériel qui lui conférait un pouvoir au-delà de sa fonction, il a acquis selon les accusations, des comptes bancaires, des sociétés au Sénégal et à l’étranger, des voitures de luxe, et des propriétés immobilières. Certains de ses biens se trouveraient dans les paradis fiscaux ; à 46 ans seulement !
Pour la défense toutes ces accusations ne sont pas fondées. Les avocats de Karim Wade, avancent que tout l’argent dont on accuse leur client ne lui appartient pas. A en croire l’accusé lui-même, ses biens estimés à 2 millions d’euros sont acquis lorsqu’il était trader en Europe. Ces arguments sont loin d’être convaincants surtout qu’à part ces charges, le fils du chantre de Sopi est poursuivi également pour corruption en France, détournements de biens publics…
La sentence de condamnation de Karim Wade a provoqué une colère de ses partisans dans la salle obligeant le président de la séance, Henri Grégoire Diop à observer une courte pause au cours de l’annonce. La défense ne compte pas baisser les bras de sitôt. Elle a annoncé se pourvoir en cassation. Un dernier espoir pour Gorgi de sortir son fils du gnouf ? Pas si sûr. Il est allé très loin et sans retenu dans sa haine contre Macky Sall, l’actuel président.
Porté à la tête du Pds à l’issue du dernier congrès, Karim Wade peut caresser le rêve de se mettre dans la peau du mythe Nelson Mandela qui est passé de la prison à la présidence. Sauf que bien sûr les trajectoires ne sont pas les mêmes. Néanmoins, il peut se laisser à ces voyages oniriques qu’imposent parfois certains moments ennuyeux de la vie carcérale.
Anani GALLEY