Le prix l'Académie française distingue chaque année l’œuvre d’un auteur francophone qui a «contribué de façon éminente au maintien et à l’illustration de la langue française», expliquent les organisateurs. A 74 ans, la Sénégalaise Aminata Sow Fall devient la primée de la Francophonie pour cette année 2015. Considérée comme l’une des pionnières des lettres africaines, Aminata Fall compte parmi ceux qui ont reçu les plus importantes récompenses de la Francophonie.
L’auteure sénégalaise reçoit ainsi 30.000 € soit environ 19,678 millions de Francs Cfa que constitue ce Grand prix. «Je suis très honorée et surprise», a annoncé la romancière à l’annonce de la nouvelle.
Parcours
Née au Sénégal en 1941, Aminata Sow Fall embrasse la Littérature à son retour au pays natal, au terme d’un long séjour d’études en France. Tout en poursuivant une carrière dans la Fonction publique, elle publie en 1976 son premier roman, Le Revenant. Un roman dans lequel l’auteure dénonce, la corruption omniprésente, ainsi que la trahison des valeurs familiales de solidarité et de compréhension dans sa société.
Trois ans plus tard elle publie « La Grève des battus », œuvre qui l’a fait connaître au grand public. Ce roman, qui part de faits réels, raconte la révolte des mendiants de Dakar qui se mettent en grève pour démontrer leur utilité sociale aux autorités, qui les traitaient comme des rebuts de la société.
Traduit dans une dizaine de langues, le roman eut beaucoup de succès sur le continent ainsi qu’à l’étranger. L’œuvre a même été adaptée au cinéma par le Malien Cheikh Omar Sissoko. En France, «La Grève des battus» avait été présélectionné pour le prix Goncourt en 1979. Il ne l’obtiendra pas, mais s’est depuis imposé comme un classique de la littérature francophone.
Ecrivaine engagée, et l'une des premières femmes de l’Afrique francophone à embrasser la plume, Aminata Sow Fall aborde dans ses œuvres divers thèmes comme l’aliénation sociale, la dictature, le métissage, l’économie et l’immigration entre autres. La romancière a fondé à Dakar la maison d'édition Khoudia et le Bureau africain pour la défense des libertés de l'écrivain.
Larissa AGBENOU
