Cette coalition de 24 partis, dénommée Benno Bokk Yakaar (BBY, Unis pour un même Espoir, qui regroupe les ténors de la politique sénégalaise dont la plupart étaient candidats à la présidentielle), offre ainsi au nouveau président sénégalais, une majorité parlementaire écrasante qui devrait lui permettre de mener les réformes promises aux Sénégalais pendant sa campagne électorale.
Selon les résultats, encore provisoires, proclamés par la Cour d'appel, le Parti démocratique sénégalais (PDS, ancien parti au pouvoir, qui dominait l'assemblée sortante), est relégué bien loin derrière avec seulement neuf sièges.
Il paye au plus fort la défaite de son leader, l'ex-président Abdoulaye Wade, à la présidentielle et les poursuites pour corruption ou mauvaise gestion de certains de ses dirigeants, ainsi que les dissidences qui sont apparues en son sein, le privant du soutien de quelques caciques comme le président du Sénat et le président sortant de l'Assemblée nationale.
Ces dissidents regroupés au sein d'une coalition "Bokk Gis Gis" (Vision commune), qui voulaient "imposer la cohabitation" à Macky Sall, n'ont obtenu que quatre sièges. Ils ne font guère mieux qu'une coalition dirigée par un chef religieux, Mansour Sy Djamil, qui fait partie des surprises du scrutin de dimanche.
Les autres surprises sont l'arrivée dans l'hémicycle de deux autres formations dirigées par des religieux musulmans qui obtiennent chacune deux sièges, soit mieux que plusieurs partis traditionnels qui n'ont obtenu qu'un député, s'ils n'ont pas fait choux blanc, comme onze d'entre eux.
Au total, sur les 24 listes de candidats, treize seront représentés à l'Assemblée, dont la plupart grâce à la proportionnelle appliquées pour l'attribution de 60 sièges.
Pour les 90 sièges restants, la coalition présidentielle rafle la mise avec 87 sièges remportés.
Dans un scrutin marqué par un fort taux d'abstention, plus 65%, la division de l'opposition dont le principal mot d'ordre était " plus jamais de majorité mécanique" au bénéfice du chef de l'Etat, pour prévenir d'éventuelles dérives, comme ce fut le cas avec le précédent régime, a sans doute favorisé la majorité présidentielle et les religieux qui mobilisent habituellement des milliers de fidèles.
La faible participation des électeurs s'explique, selon le observateurs, par le peu d'intérêt que les 5,3 millions de Sénégalais accordent à l'élection des députés parce qu'ils considèrent que l'Assemblée nationale n'est qu'une "chambre d'enregistrement".
La nouvelle Assemblée nationale va consacrer une arrivée massive de femmes grâce à une loi instauré la parité absolue dans toutes les institutions électives, adoptée en 2010.
Les résultats provisoires doivent être soumis à la Cour suprême qui doit proclamer les résultats définitifs après avoir examiné les recours.
Le PDS a déposé plusieurs recours pour contester des résultats dans trois départements, a annoncé son porte-parole.
